La Tanzanie chasse des réfugiés burundais et alloue des hectares de terres au Burundi
Dans les prochains jours, la Tanzanie enverra au Burundi des centaines de réfugiés venus pour s'enquérir sur la situation des autres ex-réfugiés qui ont déjà regagné leur pays. Les réfugiés-témoins retourneront ensuite en Tanzanie pour convaincre les autres à rentrer « volontairement ».« Ils auront pour mission de sillonner tout le pays surtout des provinces d'où proviennent beaucoup de réfugiés, ils entretiendront avec des rapatriés pour témoigner de l'accueil qui leur a été réservé depuis qu'ils sont retournés...»
Le deal encours entre les autorités burundaises et tanzaniennes prendra des années pour être décrypté par le Burundais Lambda. Mais les faits et gestes sont pour le moins troublants. D'un côté, selon les médias locaux, la Tanzanie s'apprêterait à fermer tous les camps des réfugiés burundais installés sur son sol.
Dans les prochains jours, la Tanzanie enverra au Burundi des centaines de réfugiés venus pour s'enquérir sur la situation des autres ex-réfugiés qui ont déjà regagné leur pays. Les réfugiés-témoins retourneront ensuite en Tanzanie pour convaincre les autres à rentrer « volontairement ».
« Ils auront pour mission de sillonner tout le pays surtout des provinces d'où proviennent beaucoup de réfugiés, ils entretiendront avec des rapatriés pour témoigner de l'accueil qui leur a été réservé depuis qu'ils sont retournés. Ils rencontreront aussi des administratifs des provinces concernées et des cadres du ministère chargé du rapatriement des réfugiés et échangeront avec ceux qui n'ont pas fui et s'enquérir de la situation sécuritaire en général », a déclaré sous le signe d'anonymat un des délégués déjà identifiés.
Selon des témoignages concordants, les autorités tanzaniennes et burundaises ont identifié des éléments pro-régime ou des Imbonerakure incontestés.
«Ce sont des chefs de zones et villages connus pour leur virulence et travaillant pour le compte du pouvoir burundais, d'autres sont des Imbonerakure avérés ».
Pour rappel, en 2012, la fermeture des camps des réfugiés burundais des années 1972 et 1993 en Tanzanie avait été précédée par de telles missions-témoin
L'accord tacite entre la Tanzanie et le Burundi reste encore énigmatique. Cette semaine, la Tanzanie a déclaré avoir cédé 10 hectares de terres au Burundi pour la construction d'un port sec.
Cette annonce a été faite par le ministre tanzanien des Travaux et des Transports, Leonard Chamuriho.
A en croire le ministre, l'infrastructure sera érigée dans la zone de Kwala, à 2 heures de route du port de Dar es Salaam.
« La construction de ce port sec permettra également de réduire les coûts encourus par les hommes d'affaires burundais dans la conservation de leurs produits en transit », a indiqué Gervais Abayeho, ambassadeur du Burundi en Tanzanie.