L'affaire Christophe Sahabo s'avère être une drôle de patate chaude : Le TGI Muha renvoie le dossier au parquet

Alors que le Docteur Christophe Sahabo, ancien Directeur Général de Kira Hospital, devrait comparaître ce mardi à Ruyigi dans le cadre d'une audience en itinérance, sa comparution vient d'être annulée et son dossier renvoyé au Parquet in extremis par le Tribunal de Grande Instance en Mairie de Bujumbura.

Selon des sources proches de ce dossier, cette annulation surprise est liée au fait que le Conseil d'Admin illégal de Kira Hospital s'est constitué partie civile à la dernière minute disant qu'il a des éléments à charge.

Pourtant, dans la fraicheur de l'arrestation du Docteur Christophe Sahabo, le Conseil d'Administration de Kira Hospital avait signifié à Maître Sandra  Ndayizeye, alors avocate du Docteur Christophe Sahabo, qu'il ne s'était constitué ni partie plaignante ni partie civile étant donné qu'il n'avait aucun élément de chargé à l'endroit du Docteur Christophe Sahabo.

Le voilà qui change d'avis, à la veille de la première comparution en audience publique du Docteur Christophe Sahabo depuis une année. Pour rappel, le Docteur Christophe Sahabo a été arrêté et mis au noir il y a une année. Il n'a pas encore été jugé. Ce qui viole de façon flagrante  le Code de procédure pénale en ses articles 155, 156, 214 et 217.

Selon Maitre Emmanuel Hakizimana, un des avocats de Christophe Sahabo, le dossier est ridiculement vide. C'est ainsi que toute audience qui ne se conclurait pas sur sa libération/réhabilitation serait biaisée d'avance.

Le renvoi du dossier au parquet prouve aussi à suffisance qu'il est étonnamment vide. Dans ces conditions, le fait qu'il a été mis au noir sans aucune charge tangible ternit ostentatoirement l'image du pays qui ne l'était que trop.

Pour rappel, le  Docteur Christophe Sahabo a été nuitamment cueilli dans son bureau par des agents du Service national des renseignement conduits par le sulfureux Innocent Alfred Museremu, connu pour sa cruauté et son zèle dans la répression des opposants au plus fort de la contestation du 3^ème mandat du défunt président, Pierre Nkurunziza.

Il a été détenu au cachot du SNR pendant plus de 40 jours, avant d'être transféré à la prison de Mpimba, tandis que le président du Conseil d'administration, d'origine européenne,  qui était avec lui a été forcé à retourner chez lui.

Dans la foulée, le régime CNDD-FDD a nommé dans toute illégalité un nouveau directeur général et un autre président du Conseil d'administration.

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