Le chaos dictatorial s'enracine au Burundi: Les femmes de Ruhororo déclarées citoyennes entièrement à part
En matière de violation des droits de l’homme, le Burundi restera à jamais un pays de tous les superlatifs.Alors qu’il monopolise depuis des lustres la Une des médias en ce qui est d’ignobles actes d’assassinats, d’enlèvements et autres exécutions extrajudiciaires, voilà qu’un administrateur communal en rajoute une couche en faisant de toutes les femmes du ressort de sa commune des citoyennes entièrement à part, privées de liberté de mouvement à certaines heures.
En matière de violation des droits de l’homme, le Burundi restera à jamais un pays de tous les superlatifs.
Alors qu’il monopolise depuis des lustres la Une des médias en ce qui est d’ignobles actes d’assassinats, d’enlèvements et autres exécutions extrajudiciaires, voilà qu’un administrateur communal en rajoute une couche en faisant de toutes les femmes du ressort de sa commune des citoyennes entièrement à part, privées de liberté de mouvement à certaines heures.
C’est ce que vient de faire l’administrateur de la Commune Ruhororo, Mamerthe Birukundi, en interdisant officiellement aux femmes de circuler librement au-delà de 20 heures.
«L’administrateur de la commune Ruhororo informe toute la population de la commune, en particulier les femmes, qu’elle a pris une décision intimant aux femmes de regagner leurs ménages au plus tard à 20 heures. Celles qui outrepassent cette décision seront punies de façon exemplaire », a-t-elle déclaré dans un communiqué officiel.
Cette autorité locale justifie sa décision par le souci de protéger « les femmes » dont certaines s’adonneraient à la débauche.
Quelle que soit la pertinence de la mesure, elle crée plus de problèmes qu’elle n’en résout.
En effet, dans la mesure où cette décision, qui a force de loi, est prise par une autorité qui n’en a pas les prérogatives elle est nulle et de nul effet.
Bien plus, elle est d’autant plus arbitraire qu’elle régit uniquement une commune sur plus d’une centaine de communes burundaises
L’administrateur communal fait fi de l’article 22 de la Constitution burundaise stipulant que « tous les citoyens sont égaux devant la loi qui leur assure une protection égale ». L’article 25 renchérit en précisant que toute personne a droit à la liberté de « mouvement ». La mesure est donc capricieuse et illégale.
Sur le plan politique, l’Administrateur illustre son surmoi surdimensionné et se croit doté de tous les pouvoirs de décision. Plus grave encore, elle marche aussi sur les platebandes du Chef de l’Etat en s’arrogeant le droit d'imposer une mesure que seul le président de la République a les prérogatives de prendre et dans des circonstances exceptionnelles.
Mais cette mesure trouve, malgré tout, sa logique dans la frénésie de violations des droits humains dont le Burundi est devenu le champion qui ne cesse de battre ses propres records.