Levée des sanctions européennes : Grande déception de la société civile en exil

Selon ces organisations, l'annonce de la levée des sanctions intervient « alors qu'aucun progrès significatif n'a été constaté dans le domaine des droits humains dans le pays ». Au contraire, estiment-elles, aucun des éléments sur lesquels l'Union européenne attendait des avancées (listés dans la « matrice des engagements » de 2016) n'a fait l'objet de véritables réformes ces six dernières années. « On ne peut pas s'empêcher de penser que la levée des sanctions est contraire aux valeurs sur lesquelles est fondée l'Union européenne »

Par
Burundi Daily
on
11.2.2022
Categorie:
Diplomatie

Au lendemain de l'annonce de la levée des sanctions de l'Union européenne contre le Burundi, dix-sept organisations burundaises de la société civile en exil ont exprimé leur déception, arguant que le Burundi reste encore le théâtre de graves violations des droits de l'homme.

« À une semaine de la participation attendue des autorités burundaises au sommet Union Africaine-Union européenne à Bruxelles les 17 et 18 février 2022, la société civile burundaise en exil exprime sa déception et son inquiétude quant à la décision annoncée le 8 février dernier par l'Union européenne de lever ses sanctions contre le Burundi », ont-elles déclaré.

Selon ces organisations, l'annonce de la levée des sanctions intervient « alors qu'aucun progrès significatif n'a été constaté dans le domaine des droits humains dans le pays ».

Au contraire, estiment-elles, aucun des éléments sur lesquels l'Union européenne attendait des avancées (listés dans la « matrice des engagements » de 2016) n'a fait l'objet de véritables réformes ces six dernières années.

« On ne peut pas s'empêcher de penser que la levée des sanctions est contraire aux valeurs sur lesquelles est fondée l'Union européenne », a déclaré Maître Dieudonné Bashirahishize, membre du Collectif des Avocats pour la Défense des Victimes (CAVIB).

Ces organisations  affirment que la situation sécuritaire demeure  extrêmement préoccupante. Pour Pacifique Nininahazwe, Président du Forum pour la Conscience et de Développement (FOCODE), le travail de documentation de son organisation permet d'affirmer que « le nombre de disparus a augmenté depuis l'arrivée du nouveau président ».

De son côté, la Ligue ITEKA a également continué ces dernières années à documenter de nombreuses violations sur l'ensemble du territoire, y compris des meurtres, des arrestations arbitraires, et des cas de violences sexuelles. Ces faits ont lieu en totale impunité : les autorités sont souvent au courant ou à l'origine des violations et les responsables ne sont que très rarement traduits en justice.

Les organisations qui ont dénoncé la décision de l'Union européenne sont : Action des Chrétiens pour l'abolition de la torture au Burundi (ACAT Burundi) ; ; Association des Amis de la Nature ; Association des Journalistes Burundais en Exil (AJBE) ; Association pour la Coopération et l'Auto-Développement (ACAD) ; Coalition Burundaise des Défenseurs des Droits Humains (CBDDH)

Coalition Burundaise pour la Cour Pénale Internationale (CB CPI) ; Collectif des Avocats pour la défense des Victimes de crimes de droit international commis au Bu[1]rundi (CAVIB) ; Ensemble pour le Soutien des Défenseurs des Droits Humains en Danger (ESDDH) ;Forum pour la Conscience et de Développement (FOCODE) ;Forum pour le Renforcement de la société civile au Burundi (FORSC) ; Ligue ITEKA ; Mouvement INAMAHORO ; Mouvement des femmes et filles pour la paix et la sécurité au Burundi (MFFPS) ;Réseau des Citoyens Probes (RCP) ; SOS TORTURE BURUNDI, Tournons la Page Burundi ; Union Burundaise des Journalistes (UBJ).

Tags:
Pas de Tags