L'ouest du Burundi, inquiétante zone-mouroir à la frontière avec la RDC
Selon des sources sur place « certains parmi les corps retrouvés étaient ligotés ensemble et disséminés dans les champs se trouvant au bord de la rivière Rusizi » au moment où d'autres corps étaient «emballés dans des bâches ou grands sacs ».« Tous les corps ont été inhumés sur ordre des autorités sans enquête, comme si ces mêmes autorités ont une vérité sur leur origine mais qu'elles ne veulent pas révéler au public », s'indigne SOS-Torture dans son dernier apport hebdomadaire de monitoring sur la situation des droits de l'homme au Burundi.
C'est sidérant et macabre. Depuis quelques mois, de nombreux corps sans vie sont trouvés par des passants dans plusieurs endroits de la province de Cibitoke, à l'ouest du Burundi, en particulier dans les communes de Rugombo et Buganda.
Des cadavres en décomposition sont notamment trouvés par des pêcheurs ou cultivateurs le long de la rivière Rusizi, jouxtant la République démocratique du Congo.
Quoi qu'elles soient alertées à chaque découverte macabre, la police et l'administration locale restent étonnamment muettes ou, le cas échéant, se hâtent à ordonner l'inhumation des corps sans sourciller.
Le phénomène est de plus en plus inquiétant, selon des ONG des droits de l'homme et autres défenseurs des droits humains. Ainsi, selon l'ONG SOS-TORTURE/Burundi, les corps trouvés sont «parfois décapités ou amputés de jambes, parfois ligotés et défigurés, le plus souvent en décomposition, abandonnés dans la rivière ou aux abords de celle-ci, dans les champs ou la brousse».
Rien qu'en quatre jours « 14 corps sans vie d'hommes et de femmes en état de décomposition ont été découverts sur les rives de la rivière Rusizi dans les communes de Rugombo et Buganda ».
Selon des sources sur place « certains parmi les corps retrouvés étaient ligotés ensemble et disséminés dans les champs se trouvant au bord de la rivière Rusizi » au moment où d'autres corps étaient «emballés dans des bâches ou grands sacs ».
« Tous les corps ont été inhumés sur ordre des autorités sans enquête, comme si ces mêmes autorités ont une vérité sur leur origine mais qu'elles ne veulent pas révéler au public », s'indigne SOS-Torture dans son dernier apport hebdomadaire de monitoring sur la situation des droits de l'homme au Burundi.
Le climat est d'autant plus tendu que les habitants de ces mêmes localités affirment « apercevoir des véhicules des forces de sécurité qui font des navettes dans la nuit vers la rivière Rusizi ».
De leur point de vue, ce seraient « ces véhicules qui emmènent ces corps » après les assassinats.
Une telle situation devrait faire réagir les autorités, jusqu'au chef de l'Etat.