Pierre BUYOYA: Un Homme d`Etat Courageux, Déterminé,mais Incompris
Pierre Buyoya, qui vient de décéder ce 17 décembre 2020 était un homme d`Etat burundais, qui a exercé de hautes fonctions tant aux niveaux de l`Etat du Burundi, en tant que Chef d`Etat, qu`au niveau de l`Union Africaine, en qualité de Représentant Spécial pour le Mali et le Sahel, poste qu`il exerçait depuis 8 ans et duquel il venait de démissionner, quelques jours avant son décès.
Par deux fois à la tête de l`Etat du Burundi, de 1987 à 1993 et de 1996 à 2003, le Président Pierre Buyoya a connu des succès, des joies, mais également, des peines, des échecs, des incompréhensions, des insultes, des déceptions et des trahisons. Mais sa détermination jusqu`au-boutiste a été toujours sans failles. L`homme d`Etat était toujours déterminé à engager les burundais sur un processus difficile, de réconciliation et d`unité nationales, de démocratisation des institutions, et de dialogue national en vue d`un accord de paix, pour un vivre-ensemble paisible entre communautés Hutu et Tutsi. Les résultats auxquels il a abouti n`ont pas toujours été appréciés à leur juste mesure.
Quand il est arrivé au pouvoir, la première fois, le 3 septembre 1987, à la tête du Conseil Militaire pour le Salut National (CMSN), Pierre Buyoya se proposait de corriger les errements du régime du Colonel Bagaza, dont notamment: la corruption, le favoritisme, la concentration des pouvoirs, l`incohérence des décisions, les détentions arbitraires, les violations de certaines libertés fondamentales, qui avaient fini par ternir l`image de marque du pays. Immédiatement après, certains ont dénoncé un coup d`Etat de complaisance, puisque les deux personnalités, Bagaza et Buyoya, venaient de la même région du Burundi, et peut-être du même clan, les Bahima. La deuxième fois, le Président a été contraint de revenir au pouvoir, le 25 juillet 1996, après l`avoir cédé, pacifiquement, au candidat du FRODEBU, au travers d`élections démocratiques, et s`être retiré volontairement des affaires politiques, pour se consacrer à la formation et la lecture, après que ces élections furent suivies, trois mois après la prise de fonction du nouveau Président, par l`assassinat de ce dernier, suivi par des massacres systématiques de populations de l`ethnie Tutsi et des opposants Hutu. Pierre Buyoya fut appelé à la rescousse pour aider les forces vives de la Nation pour arrêter le génocide des Tutsi, qui avait déjà emporté plus de 300.000 citoyens.
Aout 1988 : Ntega-Marangara ou Tentative de Renversement des Institutions
Une année à peine après sa prise de pouvoir, dans la nuit du 14 au 15 aout 1988, le nouveau régime de Buyoya dut subir une première épreuve de déstabilisation. Des membres de la branche du PALIPEHUTU, venus au Rwanda, organisèrent une tentative de renversement des institutions, a l`instar des evenements d`octobre 1965 et d`avril 1972. Cela commença dans les communes de Ntega et Marangara dans le Nord du pays. C`est d`abord, par une sorte de désobéissance civile des populations Hutu dans la commune de Marangara, au début d’août 1988, suivie de massacres de Tutsi, entre le 14 et le 16 août 1988, qui éclatèrent dans une commune voisine, celle de Ntega, et s’étendirent, les 16 et 17, au Nord-Ouest de Marangara. Ces massacres étaient prévus s`étendre sur tout le pays, mais grâce à la vigilance des forces armées burundaises, ces massacres furent arrêtés à temps, avant de faire d`énormes dégâts humains et matériels. A la suite de ces massacres, des bavures furent commises par des militaires, causant quelques victimes Hutu. Des élites Hutu accusèrent immédiatement le Président Buyoya d`organiser une extermination des Hutu, exactement, comme en 1965 et 1972. Quelques mois après, une reconstruction des maisons détruites ou brulées, et une aide aux sinistrées furent organisées par l`Administration.
En dépit de ces difficultés, le Président Buyoya redoubla de détermination pour ramener l`unité des Barundi et engager ces derniers dans la construction d`un Burundi pour tous et par tous.
L`Unité Nationale des Barundi, la seule voie vers la Prospérité
Tenant compte de la cassure entre communautés Hutu et Tutsi, Buyoya opéra un revirement dans l'orientation politique de son Gouvernement, en cherchant à encourager la réconciliation entre les Hutus et les Tutsis. A cet effet, il entreprit des réformes politiques importantes. Dans son discours du 24 août 1988, le Président Buyoya, exprima sa volonté de poursuivre la politique de dialogue et d’ouverture, rejetant ainsi, malgré les circonstances, les deux extrémismes opposés, l`extrémisme des Tutsi réclamant des représailles massives contre les Hutu qui ont organisé les massacres des Tutsi à Ntega et Marangara, et l`extrémisme des Hutu, ameutant l’opinion internationale sur le caractère inéluctable d’une guerre civile ethnique. Pour Buyoya, c`était une décision qui semblait judicieuse pour préserver la paix. Mais, en même temps, une décision qui sacrifier la justice et optait pour l`impunité des crimes.
Le Président Buyoya entreprit alors une ouverture politique. Le 19 octobre 1988, il nomma un Premier Ministre, d`ethnie Hutu, Monsieur Adrien Sibomana, homme politique correct, pour coordonner une équipe gouvernementale, comprenant 13 Ministres Hutu et 10 Ministres Tutsi, ainsi que l’ouverture des hautes fonctions de l’Etat à d’autres personnalités Hutu.
Dans son discours prononcé le 26 octobre 1988, à l`occasion de l`installation du nouveau Gouvernement, le Président Buyoya, tout en invitant les membres du Gouvernement à s`armer des qualités essentielles d`« Ubushingantahe », nécessaires à la lutte pour l`unité des Barundi, dont l`amour de la patrie, le courage politique, le sens de la justice et de la vérité, la loyauté, la fidélité aux engagements pris, il ajoutait que : « L'Unité que nous voulons pour Notre peuple doit prendre racine sur ces valeurs de vie et de solidarité. Dans l'entreprise de souder les Barundi et de les réconcilier, vous vous inspirerez aussi des valeurs d' « Ubushingantahe », apanage de notre peuple. De tous temps, en cas de disputes, les « Bashingantahe » ne jetaient guère l'huile sur le feu. Ils invitaient à la discussion et arbitraient. En cas de rixe, les « Bashingantahe » s'interposaient et réconciliaient, ils n'attisaient guère la colère. En cas de conflits où les protagonistes armés se menaçaient de mort, les « Bashingantahe » intervenaient, au risque de leur vie, invitaient les adversaires à recourir à la justice de paix. C'est dire que dans notre culture, la convivialité, les ressources de la réconciliation prévalaient sur l'individualisme et les forces de la rupture ». Ce discours inspirait l`espoir du « vivre-ensemble ».
En deuxième lieu, il mit en place une Commission Nationale chargée d`étudier la Question de l`Unité Nationale, une commission composée de 24 membres, dont 12 Hutu et 12 Tutsi (issues de l’administration, de l’université, de l’armée, des Eglises). Cette commission se rendit dans toutes les provinces du pays, recueillant les observations de la population sur les obstacles à l`unité nationale entre diverses communautés, ainsi que les propositions de solutions. A l`issue de ces consultations populaires, des recommandations furent émises aux niveaux des communes du pays, qui furent consignées dans un document national. En date du 5 février 1991, la Charte de l`Unité Nationale fut approuvée par référendum par 89% de la population burundaise. Dans cette Charte, les Burundais proclamaient leur foi dans la pérennité de l’unité nationale. Selon la Charte, l’unité nationale a toujours constitué le recours salutaire contre tous les drames. Pour cela, les Burundais condamnaient tout ce qui viendrait les diviser. Un engagement ferme était pris par les burundais, notamment que : « Tout Murundi, présent et à venir, qui ira à l’encontre de la présente Charte, se sera rendu coupable d’un acte de haute trahison à l’endroit de la Nation et du peuple burundais ». Dans la présentation du projet, le Président Buyoya confirmait que « la Charte de l`Unité sera au-dessus des lois. La Constitution, les lois et règlements devront strictement s`y conformer. Aucun texte contraire à la Charte ne sera accepté. En plus, la Charte de l`Unité sera un pacte irrévocable. Aucun régime, aucune institution ne pourra la changer, ni l`abroger ». La Charte, qui acquiert un statut supra-constitutionnel, était ainsi déclarée inamendable. Mais, malheureusement, tous les burundais ne l`entendaient pas de cette façon. Malgré le chant de l`unité, que chacun chantonnait, et qui débutait toutes les réunions officielles, bon nombre de burundais n`y croyaient pas, à cette unité tant chantée.
Ouverture Démocratique et Pluralisme
Dans cette vague de réformes, et en appui à la Charte de l`Unité Nationale, une nouvelle Constitution fut adoptée, autorisant également l`entrée d`autres partis politiques et mettant fin à la primauté du parti l`UPRONA, parti unique depuis 1965.
La nouvelle Constitution prenait grandement en compte les enjeux de préservation de la paix et la stabilité dans le pays, de bannir à jamais le spectre de génocide, promouvoir le développement économique et social du pays et de sauvegarder l`identité et la culture nationales. La Charte de l`Unité Nationale et la Constitution représentaient, pour le Burundi, les gages d`un nouveau départ pour une paix durable et la croissance économique. Beaucoup d`observateurs, aussi bien nationaux qu`internationaux, au regard des deux documents, étaient convaincus que cette fois-ci, les burundais venaient de s`engager résolument vers une paix durable, et une coexistence pacifique entre toutes les communautés. Mais, nous avons également entendu des voix que cette Charte était l`œuvre de l`UPRONA, parti encore unique à cette époque, et que certaines élites Hutu l`avaient approuvé parce qu`elles n`avaient pas d`autre choix.
La nouvelle Constitution, adoptée par référendum en avril 1992, consacra ainsi le retour au multipartisme, rapidement suivi d’une législation spécifique sur les activités des partis politiques destinée à garder sous contrôle leurs activités. Dans les mois qui suivirent la promulgation du décret-loi sur les partis politiques, onze formations politiques furent agréées par le ministère de l’Intérieur. Il faut souligner que beaucoup de burundais étaient sceptiques quant à l`opportunité de revenir sur le système multipartiste. Le multipartisme n’avait en effet pas nécessairement bonne presse dans l’opinion publique. Le souvenir qu’il avait laissé dans les années soixante était loin d’être positif (instabilité, assassinats, mobilisation électorale à base ethnique, massacres de 1965, etc.), et pour les réformateurs, le gouvernement aurait dû, d`abord, organiser une conférence nationale souveraine, qui aurait, pensaient-ils, donné l’occasion d’organiser une véritable démocratisation du pays, et préparer les burundais pour un nouveau départ sur un processus démocratique. Certains politiciens, y compris le FRODEBU, auraient même proposé de passer par un Gouvernement de Transition, proposition qui n`aurait pas rencontré l`acceptation du Président Buyoya, qui lui était convaincu que la voie des élections était propice à reprendre la marche vers la vraie démocratie. En même temps, certains, mus par des intérêts individuels, le poussaient dans cette voie, d`ores et déjà, certains jugeaient de tous les dangers.
C`est dans ce contexte de détermination du Président de la République, d`inquiétudes des uns et des ruses des autres, que furent organisées les élections, en juin 1993, et qui furent remportées par le parti FRODEBU. Ce que les uns considéraient comme une victoire de la démocratie, d`autres considéraient ces élections comme le début de leur calvaire, tandis que d`autres, qui savaient le plan préparé à cet effet, prenaient l`issue de ces élections comme le son d`une revanche. Le Président Buyoya céda le pouvoir au gagnant, Melchior Ndadaye. C`était impensable en Afrique, de voir un Président en exercice céder le pouvoir a son challenger. Pour Buyoya, la paix était à ce prix. Il espérait que les nouveaux dirigeants allaient mettre en œuvre les dispositifs de la Charte de l`Unité et la nouvelle Constitution. Néanmoins, il ignorait ce que les gagnants allaient faire de ces documents : des chiffons de papiers, bon pour la poubelle.
Le 23 juillet 1993, alors qu`il venait d`être démocratiquement élu Président du Burundi, le Président Melchior Ndadaye, dans son discours d`investiture, s`engageait, durant son mandat, « à consacrer toutes ses forces à assurer l'unité nationale, la justice sociale et le développement du pays, et à sauvegarder l'intégrité et l'indépendance du Burundi ». Il déclarait qu'il allait construire un « Burundi Nouveau », caractérisé par la paix pour tous, la culture du respect des droits de l'homme et l'éthique de l'unité nationale véritable. Il s`engageait à enterrer à jamais les conflits ethniques. Il renouvela son engagement de construire un Burundi de paix et de stabilité lors de sa première participation aux réunions de l`Assemblée Générale des Nations Unies, à New York, le 4 octobre 1993. Etait-il sincère ? Y croyait-il personnellement ? Peut-être. Peut-être pas. Le President Buyoya, lui, y croyait.
Massacres de Tutsi, que faire ?
Trois mois après la prise de fonction, le Président Ndadaye fut assassiné par un groupe de militaires, le 21 octobre 1993. Cet assassinat provoqua des massacres à grande échelle, visant essentiellement l`ethnie Tutsi. Rapidement, des Tutsis furent massacrés par des Hutus, dans le Centre, le Nord et l'Est du pays. Les paysans sur les collines, les vieilles, les enfants, les élèves, qui ne connaissaient même pas le Président élu, étaient assassinés, du simple fait de leur appartenance à l`ethnie Tutsi ou opposés au FRODEBU. On estime à 300.000 le nombre de victimes Tutsi et Hutu modérés. Plusieurs éléments confirmaient la thèse d`un plan de génocide des Tutsi de 1993, préparé à l`avance, durant ou avant les campagnes électorales. C`est une thèse qui a été, plus tard, confirmée par la Commission Internationale d`Enquête des Nations Unies, mise en place par le Secrétaire Général des Nations Unies, en 1995. Cette Commission affirmait disposer suffisamment d`éléments pour établir qu`à la suite de l`assassinat du Président Ndadaye, des actes de génocide avaient été perpétrés au Burundi contre la minorité Tutsi, le 21 octobre 1993 et les jours suivants, à l'instigation et avec la participation de certains militants et responsables Hutus du FRODEBU, y compris au niveau des communes, et que certains membres haut placés du FRODEBU, avaient planifié à l'avance une riposte face à l'éventualité bien réelle d'un coup d'État de l'armée, que cette riposte consistait notamment à barrer les routes et à armer les Hutus, à prendre en otages des hommes et des jeunes hommes Tutsis, et de les exterminer. Nul n`ignorait la collaboration active, ou plutôt, la convergence des plans, entre les membres du FRODEBU occupant des postes de responsabilité, et le PALIPEHUTU, aussi bien la branche du Rwanda, que celle de la Tanzanie, et les deux groupes auraient préparé, ensemble, les massacres, bien avant les élections. Ce sont, en fait, ce même mouvement anti-Tutsi qui avait organisé les massacres de 1965, 1969, 1972, 1988, et dont les membres sont au pouvoir aujourd`hui, sous de nouveaux costumes.
Constatant l`ampleur des massacres, qui s`étendaient sur tout le territoire national, et l`impossibilité du Président Ntibantunganya de ramener la paix, les forces armées burundaises, sur appel pressant de la population, ont fait de nouveau appel au Président Buyoya pour sauver le pays de la tragédie. En date du 25 juillet 1996, les forces armées burundaises prirent le contrôle de la situation et arrêtèrent les massacres, sous la coordination du Président Buyoya. Suite à ce coup de force, les dirigeants régionaux de l`Afrique de l`Est adoptèrent une position ferme. Les Chefs d`Etat de sept pays de la région (Kenya, Tanzanie, Ethiopie, Rwanda, Ouganda, Zambie et Zaïre) se réunirent à Arusha, une semaine après le coup d`Etat, et condamnèrent sévèrement l`éviction du président civil. Ils décidèrent d`adopter des sanctions à l`encontre du Burundi et annoncèrent le 31 juillet 1996 que les frontières du Burundi devaient être fermées. Ces sanctions eurent des effets sévères sur la population.
Toutefois, le Président Buyoya parvint à ramener le calme et la paix dans tout le pays endéans quelques mois. Il s`embarqua immédiatement dans une campagne de négociations, en vue du retour d`une paix durable. Il rencontra l`ex-président Nyerere de Tanzanie, à maintes reprises, pour expliquer le bien-fondé du changement de leadership, il organisa des discussions, certaines secrètes, avec les acteurs politiques, y compris, avec le FRODEBU/CNDD-FDD, qui avaient massacré les populations civiles, et des partenaires de développement. Les Nations Unies, dont le Secrétaire Général venait, le 25 juillet 1996, de remettre au Conseil de Sécurité le Rapport de la Commission Internationale d`Enquête, qui concluait à la possibilité d`un génocide contre les Tutsi, prôna le dialogue et les négociations avec toutes les forces politiques du pays, en vue de remettre le pays sur la voie de la démocratie.
C`est dans ce contexte que le Président Buyoya initia des discussions inter-burundaises qui aboutirent à la signature de l`Accord pour la Paix et la Réconciliation, en août 2000, à Arusha (Tanzanie), qui a servi au CNDD-FDD de s`emparer du pouvoir, et de poursuivre le plan de vengeance contre les Tutsi, concocté depuis 1959. Des incrédules avaient, un moment, espéré que ce nouvel acteur politique, le CNDD-FDD, pourra appliquer à la lettre les dispositifs des Accords d`Arusha et ramener la paix pour tous. Plusieurs voix se sont élevées, les unes pour condamner le Président Buyoya d`avoir consacré l`impunité des crimes contre l`humanité, commis par ces extrémistes, les autres stigmatisaient le complot des acteurs politiques qui s`étaient convenus, a Arusha, pour une répartition des postes. A tous ces critiques, le Président Buyoya leur répliquait que tout ce qu`il a fait, c`était pour la paix des Barundi.
Conclusion
La situation dramatique que vit le Burundi depuis 1993 est le reflet de cette vengeance que certains caciques Hutu ruminent depuis 1959, contre la minorité Tutsi, et qui se poursuit aujourd`hui. Malheureusement, le Président Buyoya l`a appris à ses dépens, jusqu`à sa disparition en décembre 2020.
Ce fils de la Nation s`est battu pour son pays, mais, il est resté incompris, aussi bien par les Hutu que les Tutsi. Il a essuyé des échecs, subi des trahisons, des incompréhensions, la communauté internationale, qui se joue de la vie des burundais depuis le partage de l`Afrique en 1884, se fout éperdument de la tragédie qu`endure le peuple burundais. Néanmoins, les burundais pourront décider de l`héritage que leur aura laissé Pierre Buyoya, pour la construction d`un Burundi uni.