Qui gouverne au Burundi ?: Le super ministre Ndakugarika suspend l'exportation de l'huile de palme
La question ici n'est pas de mettre en cause la nature de la mesure prise, mais des compétences légales du ministre qui l'a prise. Le ministre en charge de la sécurité publique et du développement communal a-t-il les compétences légales de décréter une interdiction générale d'exporter les produits fabriqués au Burundi ? Quel est le rôle des ministres en charge du commerce et de l'économie dans ces décisions? Ces ministres ont-ils été consultés et ont-ils analysé les implications économiques pour le pays ? Après tout, le Burundi n'est pas une île isolée.
Il n'est pas en charge de l'économie, il n'est pas en charge du commerce et il n'est pas le premier ministre ; il n'est pas non plus le président de la république.
Gervais Ndirakobuca alias Ndakugarika est le super ministre en charge de l'administration intérieure, du développement communal et de la sécurité.
Cependant, ses décrets tombent comme des pluies torrentielles et touchent de plus en plus tous les aspects de la vie. Ses décisions couvrent et empiètent sur des domaines relevant d'autres ministères.
L'interdiction d'exporter de l'huile de palme est un des derniers cas qui caractérisent l'excès et la dominance d'un ministre qui intervient dans tous les domaines de la vie comme s'il était premier ministre ou Président de la république.
Cette mesure du super ministre tombe alors qu'une pénurie d'huile de palme s'observe depuis quelques temps.
La question ici n'est pas de mettre en cause la nature de la mesure prise, mais des compétences légales du ministre qui l'a prise. Le ministre en charge de la sécurité publique et du développement communal a-t-il les compétences légales de décréter une interdiction générale d'exporter les produits fabriqués au Burundi ? Quel est le rôle des ministres en charge du commerce et de l'économie dans ces décisions? Ces ministres ont-ils été consultés et ont-ils analysé les implications économiques pour le pays ? Après tout, le Burundi n'est pas une île isolée dont l'économie n'est liée à aucun voisin.
Autre question : un pays comme le Burundi qui importe plus de 90 % des produits dont il a besoin pour continuer à vivre, peut-il se permettre cette stratégie isolationniste aussi bien intentionnée que soient ses intentions ?