Reconstruction du Marché central de Bujumbura : L’OLUCOME demande plus de transparence
Ce n’est plus qu’un secret de polichinelle : irrésistiblement subjuguées par le fric, les grosses pointures du régime CNDD-FDD veulent tout contrôler, de gré ou de force. C’est ainsi que l’attribution de ce marché échappe aux règles de transparence et de compétition qui régissent les marchés publics.
L’Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques (OLUCOME) alerte l’opinion sur une noire intention de trucage de marché derrière le projet gouvernemental de reconstruire le marché central de Bujumbura, mangé par un violent incendie d’origine criminelle en 2013.
«Nous demandons une plus grande transparence dans ce marché et surtout l'implication des anciens commerçants de l'ancien marché central de Bujumbura», a déclaré mercredi Gabriel Rufyiri, Président de l’OLUCOME.
Gabriel Rufyiri a fait cette déclaration au moment où, réunie en conseil ordinaire le même jour, l’équipe ministérielle du nouveau Président Evariste Ndayishimiye planchait, entre autres sur la reconstruction de l’ancien marché central de Bujumbura.
Le régime CNDD-FDD s’apprêterait à céder ce juteux marché au consortium des banques et établissements financiers du Burundi largement dominé par les caciques du même régime qui a miné l’économie du pays.
A l’agenda du Conseil figurait, en effet, «la note sur une requête de l'Association des Banques et des Établissements financiers (ABEF) adressée au gouvernement du Burundi pour construire un grand centre commercial sur le site de l’ex-marché central de Bujumbura».
Ce n’est plus qu’un secret de polichinelle : irrésistiblement subjuguées par le fric, les grosses pointures du régime CNDD-FDD veulent tout contrôler, de gré ou de force. C’est ainsi que l’attribution de ce marché échappe aux règles de transparence et de compétition qui régissent les marchés publics.
Il est attribué par l’Etat qui devrait faire respecter la loi en la matière. Les milliers d’anciens commerçants du Marché central de Bujumbura sont, du coup, oubliés, laissés sur le carreau.
Pour rappel, l’ex marché central de Bujumbura a pris feu le 27 janvier 2013.
Selon des experts, cet incendie a détruit à peu près un cinquième de l’économie nationale. Plus de 7 mille commerçants y ont perdu leurs biens.
Ce marché avait été construit en 1994, sur une superficie d’environ 3 hectares et pour une bagatelle de 1, 5 milliard de FBu. Sa gestion était confiée à la Société de Gestion du Marché Central de Bujumbura (SOGEMAC) pour une période de 30 ans à travers le contrat d’affermage signé le 8 janvier 1999.