Vérité/Réconciliation : La CVR intègre en son sein Sadiki Kajandi, présumé génocidaire des Tutsis à Mutaho

L'intégration de Sadiki Kajandi au sein de la CVR pose problème ; dans la mesure où il est explicitement cité parmi ceux qui ont activement participé aux massacres programmés des tutsis dans la commune de Mutaho, province de Gitega, en 1993.Son nom apparait en tout cas noir sur blanc sur le rapport de la Commission d'enquête de l'ONU publié en 1996. Ce rapport historique est le seul document de l'ONU qui reconnaît le génocide planifié et perpétré par le FRODEBU contre les Tutsis du Burundi depuis le 21 octobre 1993.

Par
Burundi Daily
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1.6.2022
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Politique

Avec l'aval des députés, la Commission Vérité/Réconciliation vient de s'ouvrir à trois nouveaux commissaires, dont deux hutus et une tutsie, à savoir Sadiki Kajandi, Laurent Kavakure et Stella Budiriganya.  

Aux yeux d'une certaine opinion, l'intégration de Sadiki Kajandi au sein de la CVR pose problème ; dans la mesure où il est explicitement cité parmi ceux qui ont activement participé aux massacres programmés des tutsis dans la commune de Mutaho, province de Gitega, en 1993.

Son nom apparait en tout cas noir sur blanc sur le rapport de la Commission d'enquête de l'ONU publié en 1996. Ce rapport historique est le seul document de l'ONU qui reconnaît le génocide planifié et perpétré par le FRODEBU contre les Tutsis du Burundi depuis le 21 octobre 1993.

En intégrant la CVR, Sadiki Kajandi va donc contribuer à huiler davantage la CVR qui, visiblement, n'a d'autre mission que de fausser l'histoire en culpabilisant la victime en lieu et place du bourreau.

C'est aussi pour cette raison qu'elle se focalise sur les événements de 1972 dont les hutus se disent victimes.

Elle intègre aussi comme Commissaire l'ambassadeur Laurent Kavakure qui s'est présenté comme un ancien leader du mouvement rebelle CNDD-FDD pour le segment « diaspora » en Suisse.

Enfin, Stella Budiriganya. Elle a été alignée comme représentante de l'ethnie tutsie. Mais nul n'ignore qu'elle a été longuement nourri à la mamelle CNDD-FDD, comme militante de l'ombre alléchée par le pain, patronne du Conseil économique et social et récemment ambassadrice.

Avec ces trois, la CVR restera toujours politiquement monocolore et incapable d'œuvrer pour la réconciliation des Burundais.

Pourtant, cette Commission qui émane des Accords d'Arusha pour la paix et la réconciliation des Burundais avait une mission noble et historique.

Ces accords avaient en effet prévu, dans le protocole I relatif à la « nature du conflit burundais, problèmes de génocide et d'exclusions et leurs solutions », des principes et mesures devant faciliter la fin des violations graves des droits de l'homme et des crimes internationaux, dont notamment cette Commission, fonctionnelle depuis le 10 décembre 2014.


Mais le CNDD-FDD est venu pour tout faire capoter et rouvrir largement la boîte de Pandore, source des ennuis complexes et infinis qui hantent les Burundais depuis près de deux décennies.

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