Alliance entre Gitega et Kinshasa contre Kigali: Après avoir déployé ses troupes au Nord-Kivu, Evariste Ndayishimiye fait monter la température dans son discours de nouvel an
La veille, le chef de l'État burundais avait assumé son soutien à la RDC dans sa guerre contre le M23. « Le feu qui brûle la RDC est le même qui peut brûler le Burundi demain....j'appelle par conséquent tous les Burundais à soutenir la RDC dans son combat contre les rebelles du M23 » disait-il lors d'une émission publique, diffusée par la radio et la télévision d'état. Autant Gitega s'engage à travers le choix présidentiel de pactiser avec Kinshasa, autant il vilipende et diabolise Kigali, accusé de tous les mots.
A l'entame de cette nouvelle année 2024, le chef de l'Etat burundais, Evariste Ndayishimiye, à mi-chemin de son premier (et dernier ?) septennat, est on ne peut plus clair sur sa politique ou tout au moins sur ses ennemis jurés et amis acquis.
Du côté des amis, il n'y a aucune surprise. Le président burundais a jeté son dévolu sur le Congolais Félix Tshisekedi qui vient de rempiler pour un deuxième mandat après une élection assez contestée.
A peine la CENI l'a déclaré vainqueur, selon des résultats partiels et provisoires, que le général Evariste Ndayishimiye se fendait d'une déclaration sur X (anciennement twitter) pour le féliciter.
« Je félicite vivement mon Homologue et Frère S.E Félix Tshisekedi pour sa réélection à la tête de la RDC suite à la publication des résultats provisoires. En cas d'éventuel contentieux électoral, je forme le vœu d'une résolution pacifique à travers les canaux légaux », a-t-il déclaré avant tout autre chef d'État.
La veille, le chef de l'État burundais avait assumé son soutien à la RDC dans sa guerre contre le M23. « Le feu qui brûle la RDC est le même qui peut brûler le Burundi demain....j'appelle par conséquent tous les Burundais à soutenir la RDC dans son combat contre les rebelles du M23 » disait-il lors d'une émission publique, diffusée par la radio et la télévision d'état.
Autant Gitega s'engage à travers le choix présidentiel de pactiser avec Kinshasa, autant il vilipende et diabolise Kigali, accusé de tous les mots.
Dans son message de vœux à la Nation le 31 décembre 2023, le chef de l'Etat burundais a dit tout le mal qu'il pense de son homologue rwandais, Paul Kagame, qu'il accuse de soutenir la rébellion burundaise dite RED-TABARA, officiellement basée à l'est de la RDC.
Selon le président burundais, le Rwanda offre un soutien logistique à ce mouvement pour lancer des attaques récurrentes contre le régime burundais.
« Tant qu'ils auront un pays qui leur fournit des uniformes, les nourrit, les protège, les abrite, les entretient, nous aurons des problèmes », a martelé le général Evariste Ndayishimiye.
Les autorités burundaises considèrent RED-Tabara comme un mouvement terroriste. C'est grâce à Kigali qu'ils sont « nourris, abrités, hébergés et entretenus en termes de moyens logistiques et financiers », estime le chef de l'État burundais.
Mais Kigali a tout nié en bloc. Selon Yolande Makolo, porte-parole du gouvernement rwandais : «Il n'y a aucune vérité dans les allégations du président burundais faisant référence au Rwanda », a-t-elle déclaré dans un communiqué.
La couleur est donc annoncée. Selon des observateurs, d'ici peu, les frontières entre le Burundi et le Rwanda pourraient être fermées une fois de plus. Suite à l'aveuglément d'un chef de l'Etat qui, en mal d'arguments, accuse le Rwanda d'être de mèche avec une rébellion basée dans un autre pays.