Barrage de Mpanda : Bien que les travaux soient suspendus, le mystère sur les tenants et les aboutissants du rapport reste entier

Mais fidèle à lui-même, le nouveau président burundais s'est seulement arrêté à sa colère et à ces réprimandes de façade. Comme pour bien d'autres dossiers, il s'est refusé de franchir le Rubicon pour demander expressément des comptes à ceux qui avaient établis les rapports sur l'évolution des travaux de construction de ce barrage de Mpanda dont on vantait le plan, tel un joyau de l'architecture moderne à la frontière commune des provinces Muramvya, Kayanza et Bubanza.

Par
Burundi Daily
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29.11.2021
Categorie:
Economie

Le Président burundais, Evariste Ndayishimiye, a récemment pris la décision de suspendre les travaux de construction du barrage hydroélectrique de Mpanda par le groupement des entreprises CNME- CGC.

Démarrés en 2017, ces travaux ont pourtant déjà englouti une bagatelle de 54 milliards de francs burundais et sont quasiment à l'arrêt aujourd'hui.  

Les experts estiment que les travaux sont réalisés à 60%. Mais la quasi-totalité du montant alloué initialement au projet a été déjà bousillée.

Sidéré, à la vue du montant abyssal dépensé, du travail accompli en 5 ans et des bâtiments de service, tous détruits car érigés à dessein sur un terrain glissant, le chef de l'Etat est resté sans voix.  Du coup, il a suspendu les travaux et demandé des comptes.

« C'est une honte non seulement pour les leaders mais aussi pour tous les gens corrompus impliqués dans le projet », a susurré, inconsolable, le chef de l'Etat burundais.

Et le président burundais d'ajouter : « nous devons rappeler aux leaders qu'ils doivent ne doivent pas se fier seulement aux différents rapports qui leur sont envoyés mais qu'ils doivent aussi arriver sur terrain pour s'enquérir de la vraie situation des secteurs de leurs attributions ».

Mais fidèle à lui-même, le nouveau président burundais s'est seulement arrêté à sa colère et à ces réprimandes de façade. Comme pour bien d'autres dossiers, il s'est refusé de franchir le Rubicon pour demander expressément des comptes à ceux qui avaient établis les rapports sur l'évolution des travaux de construction de ce barrage de Mpanda dont on vantait le plan, tel un joyau de l'architecture moderne à la frontière commune des provinces Muramvya, Kayanza et Bubanza.

Ainsi, vus sous l'angle du citoyen Lambda, contribuable sucé à l'envi pour financer la construction de ce barrage de Mpanda qui s'avère être un éléphant blanc, les propos du chef de l'Etat burundais frisent le cynisme.

D'aucuns estiment en effet que ce groupement d'entreprises a dû établir un rapport sur les travaux déjà accomplis. C'est la moindre des choses. Dans l'hypothèse assez plausible d'un rapport établi et transmis, il y a lieu de se demander tout naturellement à quelle autorité un tel rapport a été transmis.

Dans tous les cas, pour peu qu'il en ait la volonté, le président burundais aurait pu débusquer le coupable et le châtier à l'aune de son crime. Nous reviendrons sur d'autres aspects non-élucidés sur ce mystère « Mpanda ».

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