Concussion au sommet de l'Etat : Le porte-parole du gouvernement burundais met en garde ceux qui zyeutent
Comme pour dissuader tous ceux qui seraient encore tentés de zyeuter pour voir qui va où ou reçoit quoi, le porte-parole du gouvernement a ajouté : « Nous demandons aux Burundais de respecter les choix et décisions des autorités ».Ici, Prosper Ntahorwamiye incrimine sans le savoir le gouvernement dont il est porte-parole.Car le respect des principes basiques de transparence et de redevabilité dans la gestion de la chose publique devrait être le maître mot dans un Etat de droit.
C'est désormais clair et limpide comme l'eau de roche : les autorités burundaises ne doivent aucunement s'astreindre à l'impératif de redevabilité et de transparence dans la gestion de la chose ou des affaires publiques. Et pourtant, l'ancien premier ministre Alain Guillaume Bunyoni vient d'être arrêté pour cela - mauvaise gestion de la chose publique. S'agit-il alors d'une arrestation sélective ou les vrais motifs de son arrestation n'ont rien à faire avec la corruption qui lui est rapprochée?
C'est en substance ce que vient de clamer et confirmer, sur un ton volontiers vexatoire, le porte-parole du gouvernement, Prosper Ntahorwamiye.
Interrogé sur un intolérable impair récemment mis à l'actif du gouverneur de la Banque Centrale, BRB, qui, lors des dernières rencontres printanières organisées par les Institutions de Breton Wood (FMI/Banque Mondiale), s'était fait accompagner par son épouse aux frais de l'Etat, Prosper Ntahorwamiye n'a pas botté en touche.
Il a plutôt validé ou encouragé le choix de Dieudonné Murengerantwari, gouverneur de la BRB même si son épouse qui a fait le déplacement à Washington n'occupe aucun poste publique justifiant ce coûteux déplacement.
« Le chef de l'Etat a le droit de désigner n'importe quel citoyen pour telle ou telle autre mission ici comme ailleurs ; l'épouse du Gouverneur de la BRB a bel et bien participé à cette réunion et j'ai donné mon accord pour ses frais de mission car elle était sur la liste ; il ne revient pas à moi de connaître les raisons qui ont poussé le chef de l'Etat à l'identifier pour faire partie de la mission », a déclaré le porte-parole du gouvernement.
Comme pour dissuader tous ceux qui seraient encore tentés de zyeuter pour voir qui va où ou reçoit quoi, le porte-parole du gouvernement a ajouté : « Nous demandons aux Burundais de respecter les choix et décisions des autorités ».
Ici, Prosper Ntahorwamiye incrimine sans le savoir le gouvernement dont il est porte-parole.
Car le respect des principes basiques de transparence et de redevabilité dans la gestion de la chose publique devrait être le maître mot dans un Etat de droit.
En payant des frais de mission à l'épouse du gouverneur de la BRB alors qu'elle n'a aucune responsabilité publique connue, le chef de l'Etat Evariste Ndayishimiye a prouvé qu'il agit en un roitelet qui n'a de compte à rendre à personne. Pourtant, il se sert dans la caisse de l'Etat, remplie quotidiennement par des contribuables qui sont aussi ceux qui donnent mandat via les urnes.
Logiquement, Dieudonné Murengerantwari devrait être limogé, parce qu'il a compromis «l'économie du pays et terni l'image du Burundi ». Par le passé encore récent, d'autres hauts cadres ont écopé de cette sanction pour les mêmes motifs.