Exit la laïcité de l'Etat burundais : Les generaux veulent contrôler les églises et l'athéisme est banni
Et comme pour tout corser, le régime CNDD-FDD qui tient les manettes de l'Etat prévoit, dans la nouvelle loi, une disposition qui « autorise les pouvoirs publics d'organiser les élections lorsque les organes dirigeants des confessions religieuses refusent d'organiser les élections à la fin de leur mandaté». Voilà qui politise officiellement les églises locales au Burundi.Enfin, pour boucler la boucle, le gouvernement interdit à quiconque de prêcher l'athéisme. Or, au sens large, l'athéisme est ml'absence ou le refus de toute croyance en quelque divinité que ce soit.
Déjà taxé de tyrannique et oppresseur, l'Etat burundais en rajoute une couche en s'invitant dans le religieux pour mieux le contrôler. C'est l'esprit d'un débat peu démocratique qui a récemment eu lieu à Bujumbura à l'occasion d'une réunion ordinaire du Conseil des ministres autour d'un projet de loi portant « modification de la loi n°1/35 du 31 décembre 2014 portant cadre organique des confessions religieuses.»
Sous la houlette du très catholique chef de l'Etat, Evariste Ndayishimiye, les ministres ont approuvé une nouvelle loi qui donne aux pouvoirs publics l'autorisation de s'immiscer dans la gestion interne des églises, jusqu'au niveau des élections des organes dirigeants.
Comme pour légitimer le forcing dont il est naturellement coutumier, l'Etat fait prévaloir, sans aucune étude préalable, l'argument selon lequel les églises sont victimes d'une « gestion qui tend vers des détournements et l'appropriation pure et simple des biens de l'Eglise ».
Comme la gestion renvoie aux finances et que les gestionnaires de l'Etat burundais sont irrésistiblement happés par le fric, d'aucuns y voient une fine stratégie de suivre à la loupe les finances des églises locales.
C'est d'ailleurs pour cette raison que la nouvelle loi régissant les églises comprend désormais une disposition sur «l'exigence de la traçabilité des fonds en provenance des pays étrangers destinés au financement des confessions religieuses ».
En outre, pour bétonner son argumentaire, le ministre de l'Intérieur a déploré, lors dudit Conseil, le fait que «certaines Eglises, au lieu d'être de repères de la morale qui enseignent le bien et éviter le mal, deviennent plutôt des terrains de conflits et d'affrontement entre fidèles. Certains vont jusqu'à se rentrer dedans pendant le culte».
Et comme pour tout corser, le régime CNDD-FDD qui tient les manettes de l'Etat prévoit, dans la nouvelle loi, une disposition qui « autorise les pouvoirs publics d'organiser les élections lorsque les organes dirigeants des confessions religieuses refusent d'organiser les élections à la fin de leur mandaté». Voilà qui politise officiellement les églises locales au Burundi.
Enfin, pour boucler la boucle, le gouvernement interdit à quiconque de prêcher l'athéisme. Or, au sens large, l'athéisme est défini comme l'absence ou le refus de toute croyance en quelque divinité que ce soit. Les Burundais sont donc sommés de croire ou de disparaître. Exit la laïcité de l'Etat.