Faillite annoncée de l’ONATEL : Le diagnostic organisationnel du syndicat est accablant
Dans une note épaisse libellée sous forme de «contributions des organes sociaux regroupant le personnel sur la situation critique actuelle» de cette entreprise, le syndicat dit tout sur le ressort du piteux état de l’ONATEL, unique opérateur public œuvrant dans le secteur des télécommunications au Burundi. « Depuis 1991 jusqu’en 2008, il y a eu une augmentation du Chiffre d’Affaires annuel jusqu’à atteindre plus de 20 Milliards en 2008. C’est à partir de 2009 jusqu’aujourd’hui, que ce dernier n'a cessé de chuter passant de 18,5 milliards à 5,5 milliards en 2019 ».
Au moment où les nouvelles autorités burundaises déplorent énergiquement la mauvaise gestion de plusieurs entreprises publiques qui frôlent la banqueroute, le personnel de l’Office national des télécommunications (ONATEL) sort de ses gonds pour donner sa version des faits au citoyen Lambda roulé dans la farine par les balivernes des politiciens.
Dans une note épaisse libellée sous forme de «contributions des organes sociaux regroupant le personnel sur la situation critique actuelle» de cette entreprise, le syndicat dit tout sur le ressort du piteux état de l’ONATEL, unique opérateur public œuvrant dans le secteur des télécommunications au Burundi.
Selon ses salariés, cet ex géant de la communication au Burundi surfait sur les vagues du succès jusqu’à la libéralisation du secteur dans les années 1990.
Et pour preuve. L’ONATEL a participé au capital de TELECEL BURUNDI à sa création en 1992 avec une participation d’un montant d’un million de dollars.
Mais ce montant « n’a jamais généré de dividendes jusqu’en 2003 où le capital a été finalement cédé à TELECEL Burundi moyennant versement d’un montant de 460 millions de Francs Burundi sous une forte pression du personnel pour donner naissance à la téléphonie mobile (ONAMOB) ».
« Depuis 1991 jusqu’en 2008, il y a eu une augmentation du Chiffre d’Affaires annuel jusqu’à atteindre plus de 20 Milliards en 2008. C’est à partir de 2009 jusqu’aujourd’hui, que ce dernier n'a cessé de chuter passant de 18,5 milliards à 5,5 milliards en 2019 ».
Résultat : la société croule aujourd’hui sous le poids d’une dette abyssale.
« Au 31 Décembre 2020, les dettes à court, moyen et long terme totalisent un montant d’environ 117 milliards y compris les dettes envers le personnel évaluées à 8 Milliards sans compter les intérêts de retard sur les crédits bancaires octroyés au personnel. Cette dette au personnel est constituée des retenues conventionnelles et des fonds de pension complémentaires non versés aux différentes Banques et Institutions de Microfinances ».
Pour aider l’ONATEL à remonter la pente, son personnel estime qu’il est urgent d’améliorer considérablement son fonctionnement par des mesures urgentes.
Dans la mesure où la direction de l’entreprise brille par son incapacité à désembourber l’ONATEL, parmi les stratégies de restructurations proposées figure le changement de cette équipe (y compris le Conseil d’administration) et la fusion des entreprises BBS (Burundi Backbone system Company) et ONATEL pour une meilleure efficacité dans le développement et fournitures des services innovants des Tics (Téléphonie Fixe, Internet, WIFI Public, IPTV, etc.).
Créé en 1979, l’Office National des Télécommunications (ONATEL) exploite les réseaux de télécommunications Fixe (1979), Mobile (2005), l’Internet (2003) et
En 1977, la libéralisation de ce secteur a ouvert la porte aux autres opérateurs privés (Ucom, Africel, Spactel, Lacell, Vietel, Cbinet, Spidernet, Usan , etc.).