L'aéroport de Bujumbura sous l'onde de choc de la pénurie de carburant: pas de JET A-1 pour avions

Selon des sources, cette pénurie en cache une autre, celle des devises. Le Burundi manque cruellement de devises étrangères pour assurer l'importation des produits stratégiques, dont le carburant. Il y a quelques mois, le chef de l'Etat, Evariste Ndayishimiye a tenté d'entrer dans la danse prétextant une volonté de prendre en main cette question. Mais il s'est sournoisement retiré, conscient qu'il n'arrivera à rien sans devises ni camions suffisants.

Par
Burundi Daily
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20.12.2022
Categorie:
Economie

Pour la première fois depuis le déclenchement d'une pénurie-monstre de carburant au Burundi, une alerte à la pénurie de carburant pour avions, JET A-1, vient d'être lancée à l'intention des avions qui passent par l'aéroport de Bujumbura.

Dans un communiqué publié par la Société Interpetrol, géant régional du cartel pétrolier, il est explicitement indiqué que « le stock du carburant du type JET A-1 est vide » à Bujumbura.

Ce communiqué intervient après qu'un Boeing 737 de la compagnie Kenya Airways en transit à Bujumbura ait manqué de carburant pour son vol retour. L'avion s'est rabattu sur Kigali pour faire le plein et poursuivre son vol.

En matière de carburant, le Burundi est en mode pénurie depuis près d'une année.

Selon des sources, cette pénurie en cache une autre, celle des devises. Le Burundi manque cruellement de devises étrangères pour assurer l'importation des produits stratégiques, dont le carburant.

Il y a quelques mois, le chef de l'Etat, Evariste Ndayishimiye a tenté d'entrer dans la danse prétextant une volonté de prendre en main cette question.

Mais il s'est sournoisement retiré, conscient qu'il n'arrivera à rien sans devises ni camions suffisants. Même la société de production et de commercialisation de l'eau et de l'électricité, REGIDESO, s'est cassé la dent sur cette même quadrature de cercle.


Mise en orbite pour réguler la situation du marché des devises (marché noir), la Banque de la République du Burundi, BRB a récemment annoncé la réouverture des bureaux de change. Mais elle a été sommée de rétropédaler en posant des conditions prohibitives pour l'ouverture d'un Bureau de change privé.

Pour rappel, la Banque centrale du Burundi (BRB) avait annoncé la fermeture définitive le 15 février 2020 de tous les bureaux de change, sanctionnés pour ne pas avoir respecté une réglementation en vigueur qui leur imposait de limiter à 15% leur marge sur les opérations. Le pouvoir avait alors mené une répression contre les cambistes qui n'appliquaient pas de taux fixe.

Seules les banques commerciales étaient depuis lors autorisées à effectuer des opérations de change, mais rares sont celles qui offraient effectivement ce service. Le marché noir a bel et bien survécu, reflétant la valeur réelle de l'économie du Burundi.

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