L'appareil judiciaire en phase « toilettage » : Ejection du procureur général de la République Sylvestre Nyandwi
Certaines indiscrétions émanant du monde judiciaire étaient déjà formelles depuis hier soir: le procureur général de la République, Sylvestre Nyandwi a été démis de son poste.Evariste Ndayishimiye lui aurait préféré un autre: Léonard Manirakiza est désormais le nouveau procureur général de la République. L'éjection de Nyandwi constitue un pas supplémentaire dans la « dénkurunzisation » du système CNDD-FDD.
Certaines indiscrétions émanant du monde judiciaire étaient déjà formelles depuis hier soir: le procureur général de la République, Sylvestre Nyandwi a été démis de son poste.
Dans sa guerre ouverte contre des magistrats véreux qui polluent l'appareil judiciaire burundais, corrompu jusqu'à la moelle des os, le chef de l'Etat, Evariste Ndayishimiye lui aurait préféré un autre: Léonard Manirakiza est désormais le procureur général de la République. Un homme sur lequel va s'appuyer le président Ndayishimiye dans sa poursuite de réfromer le secteur judicaire. Réformes qui jusqu'ici semblent avoir été freinées par une main jusqu'ici invisible.
En anticipation de ce changement, les militants des droits humains poussaient un ouf de soulagement. Car Sylvestre Nyandwi, nommé à ce poste en août 2016, était de ceux qui s'activaient à cacher la fumée alors que la maison brûle et que les victimes de la violation massive des droits humains au Burundi sont légion, en particulier depuis avril 2015. Son attitude confrontationelle aurait sans doute contribué à ternir l'image du pays au regard des partenaires internationaux qui demandent depuis 2015, un minimum d'efforts dans la lutte contre les abus tout azmut que vivent au cotidien les Burundais.
Pour rappel, Sylvestre Nyandwi a fermé les yeux devant une vérité qui crève les yeux en déclarant qu'au Burundi, les allégations de disparitions forcées sont l'œuvre des militants des droits humains avides de rapports mensongers. Tout baigne, avait-ils osé raconter à la face du monde, il y a de cela deux ans, alors que les victimes de disparitions forcées se comptaient par centaines.
Selon lui, certaines personnes renseignées comme portées disparues auraient en réalité rejoint les éléments armés qui sapent le régime burundais depuis les pays voisins.
«Il y a un autre phénomène criminel dont il est fait état sur les réseaux sociaux ces derniers jours, à savoir celui des personnes kidnappées par des criminels qui se déguisent en forces de sécurité. Cependant, certaines de ces allégations de personnes disparues sont mensongères. Le cas illustratif est celui d'une personne répondant au nom de TOYI Pascal dont on avait annoncé l'enlèvement mais que l'on a retrouvé dans un cachot de Makamba où il est en garde à vue pour des actes criminels qu'il aurait commis. De même, des personnes partent pour se faire enrôler dans des groupes armés sans en informer leurs familles et celles-ci croient à tort qu'elles ont été enlevées», a-t-il déclaré. C'était lors d'un point de presse animé mercredi le 28 juillet 2021. Sylvestre Nyandwi avait appelé les médias pour plancher sur «les actes de violences observées dans le pays depuis un certain temps ainsi que les allégations de personnes disparues ».
Dans tous les cas, son éjection constitue un pas supplémentaire dans la « dénkurunzisation » du système CNDD-FDD timidement entamée par le général Evariste Ndayishimiye, son successeur et héritier déclaré.