L'armée interdit aux civils le port des tenues militaires et policières: Ndikuriyo et ses Imbonerakure seraient dans le viseur
Au-delà de la sommation qui, en temps normal, n'a rien d'inhabituelle, vu que ces tenues des militaires ou policiers devraient être la chasse gardée des membres de ces deux corps de sécurité, tous les regards sont tournés vers Révérien Ndikuriyo, secrétaire général du CNDD-FDD.Ces derniers jours, il a étonné plus d'un en apparaissant en public en tenue militaire, lors de ces tournées en provinces pour moraliser les Imbonerakure et autres leaders locaux de son parti, le CNDD-FDD. Ces réunions étaient aussi nocturnes.
Au Burundi, tous les civils sont sommés de ne plus porter des tenues militaires ou policières.
«Pour des raisons sécuritaires, la FDNB interdit aux civils de porter des tenues semblables à celles des militaires ou des policiers. Un délai de 2 semaines est accordé à toutes les personnes en possession de ces tenues pour les remettre aux unités militaires qui leur sont proches».
Cette interdiction formelle a été d'abord publiée via la page X (anciennement twitter) de l'armée burundaise. Elle a été gommée peu de temps après. Puis republiée pour y rester, in fine.
Comme pour en assumer la responsabilité, le colonel Floribert Biyereke, porte-parole de l'armée burundaise, a organisé en catastrophe un point de presse pour lire intégralement ledit communiqué qu'il avait signé en personne.
Selon des observateurs, le communiqué aurait dû être signé par le général Prime Niyongabo, chef d'état-major de l'armée. Il a préféré aligner un autre fusible, le colonel Biyereke.
Au-delà de la sommation qui, en temps normal, n'a rien d'inhabituelle, vu que ces tenues des militaires ou policiers devraient être la chasse gardée des membres de ces deux corps de sécurité, tous les regards sont tournés vers Révérien Ndikuriyo, secrétaire général du CNDD-FDD.
Ces derniers jours, il a étonné plus d'un en apparaissant en public en tenue militaire, lors de ces tournées en provinces pour moraliser les Imbonerakure et autres leaders locaux de son parti, le CNDD-FDD. Ces réunions étaient aussi nocturnes. Elles démarraient en effet aux environs de 5 heures du matin.
L'armée vient donc de recadrer le patron du CNDD-FDD dont les propos volontiers belliqueux font encore craindre la résurgence du carnage de masse sur fond ethnique au Burundi.
Dans tous les cas, la sommation vaut une mise en garde. Sa cible se reconnaîtra.
Sans doute qu'un message similaire circulait déjà en coulisse avant que les médias locaux n'en fassent des choux gras, profitant du communiqué officiel de l'armée burundaise.
Evariste Ndayishimiye qui séjourne au Kenya (Sommet sur le climat) en a-t-il touché mot à Ndikuriyo ? C'est possible. Vu que la veille, une des leaders des Imbonerakure en commune Muyinga avait coupé l'herbe sous les pieds du colonel Biyereke en demandant aux Imbonerakure de ne plus jamais porter des tenues semblables à celles des militaires. Il leur a demandé de les cacher quelque part, en attendant une autre recommandation. Rien ne serait donc définitif. Les tenues militaires doivent être jalousement gardées. N'en déplaise à l'armée qui croit y avoir mis fin.
