L'erreur historique du général Evariste Ndayishimiye par son parti pris dans la guerre congolaise.

Englué dans une crise politique et socioéconomique qui risque de mener à l'implosion généralisée dans pas longtemps, en froid contre Kigali pour des raisons étonnamment puériles, militairement en guerre contre le M23 pour le grand plaisir de Kinshasa, le Burundi est en porte-à-faux dans ce puzzle dont les autorités ont du mal à déceler les enjeux stratégiques, mis à part les réflexes ethnistes.

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Burundi Daily
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11.7.2024
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Diplomatie

Ce weekend, Washington a annoncé un cessez-le-feu entre le M23 et l'armée congolaise, reconnu aussi par Kinshasa et donné comme effectif sur terrain.

D'aucuns estiment que cette trêve annoncée constituerait un prélude à des négociations entre les parties en conflit.

Parallèlement, au niveau régional, la diplomatie serait en mode actif. C'est l'espoir que suscitent les rencontres à Zanzibar entre les ministres des Affaires étrangères du Burundi, du Rwanda  et de la RDC.

Et le Burundi dans tout ça?

Englué dans une crise politique et socioéconomique qui risque de mener à l'implosion généralisée dans pas longtemps, en froid contre Kigali pour des raisons étonnamment puériles, militairement en guerre contre le M23 pour le grand plaisir de Kinshasa, le Burundi est en porte-à-faux dans ce puzzle dont les autorités ont du mal à déceler les enjeux stratégiques, mis à part les réflexes ethnistes.

A l'heure du cessez-le-feu, on est en droit de se poser des questions sur les visées du général Evariste Ndayishimiye dans son appui en solo aux rebelles FDLR, comptables du génocide contre les tutsis du Rwanda et l'armée congolaise qui veut en finir avec des tutsis Congolais dits Banyamulenge.

Dans tous les cas, le Burundi aura commis une erreur historique d'appréciation en lâchant vaille que vaille ses garçons dans cette guerre congolo-congolaise.

D'abord parce qu'au-delà du choix politique visiblement risqué, l'appui militaire burundais reste qualitativement douteux, vu que l’armée du général Evariste Ndayishimiye est, sur terrain, déplumée au quotidien, perçue comme massivement démotivée (pas d'appropriation de la cause) et terriblement sous équipée face aux vaillants combattants du M23 en mode 3.0 (drones à l'appui) foncièrement gagnés à leur cause.

Ensuite, le général Ndayishimiye s'est hâté à éteindre l'incendie en RDC alors qu'à l'interne, il y a péril à la demeure. Privés de tous les produits stratégiques depuis des mois, les Burundais broient du noir et Ndayishimiye s'en bat les couilles.

Dopé par l'argent sale qu'il ne cesse de voler au peuple qu'il est censé sauver, il a la tête dans les étoiles et va d'égarement en égarement au lieu de plancher sur les problèmes internes du Burundi.

Enfin, parce qu'en s'alliant aux FDLR, Ndayishimiye a agi en rebelle hutu qu'il fut, plus qu'un leader politique fédérateur.

Dans l'hypothèse d'un scénario catastrophe ou d'un embrasement régional au ressort ethnique, il aura choisi son camp et le Burundi sera décidément dans la ligne de mire et ce n'est pas Kinshasa qui viendra à son secours!

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