Les autorités burundaises devraient « garantir dignité et présomption d'innocence » des mandataires publics déchus (ONG)

Selon SOS-Torture/Burundi, l'Exécutif burundais adopte une attitude dictatoriale dans la gestion de la chose publique, sous le couvert du slogan « Leta Mvyeyi, Leta Nkozi » au mépris des principes de bonne gouvernance qui «font référence aux institutions et pratiques légales en matière de prise de décision et de réglementation concernant les questions d'intérêt commun». D'autres mandataires publics sont destitués par décrets avec la mention déshonorante que leurs «actes ou inertie torpillent les activités du gouvernement ou risquent de compromettre l'économie du pays

Par
Burundi Daily
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25.7.2021
Categorie:
Gouvernance

L'ONG burundaise des droits de l'homme, SOS-Torture accuse les autorités de manquer de chosifier des anciens dignitaires tombés en disgrâce et les exhorte, dans son 36è numéro du bulletin de Justice, à leur garantir «dignité et présomption d'innocence».

« L'on assiste sous l'ère Ndayishimiye à des scènes insolites où les hautes autorités, à commencer par le Chef de l'Etat, réprimandent et limogent des cadres de l'Etat, les accusant, publiquement de tous les maux en violation des procédures administratives ou judicaires susceptibles de garantir le principe constitutionnel de présomption d'innocence ».

A titre illustratif, rappelle l'ONG des droits de l'homme, en date du 29 juin 2021, l'Ancien Directeur de l'OTRACO Albert Maniratanga été sermonné par le président Evariste Ndayishimiye devant ses employés sous les projecteurs des médias en qualifiant ses manquements « d'escroquerie éhontés ».

Selon SOS-Torture/Burundi, l'Exécutif burundais adopte une attitude dictatoriale dans la gestion de la chose publique, sous le couvert du slogan « Leta Mvyeyi, Leta Nkozi » au mépris des principes de bonne gouvernance qui «font référence aux institutions et pratiques légales en matière de prise de décision et de réglementation concernant les questions d'intérêt commun».

D'autres mandataires publics sont destitués par décrets avec la mention déshonorante que leurs «actes ou inertie torpillent les activités du gouvernement ou risquent de compromettre l'économie du pays et de ternir l'image du Burundi ».

En outre, il n'est pas rare que le Ministre de l'Intérieur, du Développement communautaire et de la Sécurité publique Gervais Ndirakobuca a exposé en public un Chef de quartier menotté, accusé d'abus d'autorité par les voisins comme ce fut récemment le cas en Mairie de Bujumbura.

De son côté, la Ministre de la Justice déstitue des juges séance tenante sur simple dénonciation de la population.

Selon SOS-Torture, si cette initiative de réprimer de manière exemplaire les fautes administratives, la corruption et les malversations économiques qui gangrènent le pays est à saluer, il y a lieu alors de s'interroger sur les raisons derrière cette fâcheuse attitude des autorités d'humilier ceux qui déméritent en les exposer au mépris public ?

L'ONG s'interroge aussi pourquoi ceux que le Président de la République a accusés de dilapider les deniers publics ne sont pas poursuivis en justice. Au lieu d'être traduits en justice, certains d'entre eux sont nommés à d'autres hautes fonctions aussitôt après leur limogeage.

Tout semble indiquer que l'Exécutif burundais adopte une attitude dictatoriale dans la gestion de la chose publique, sous le couvert du slogan « Leta Mvyeyi, Leta Nkozi » au mépris des principes de bonne gouvernance qui « font référence aux institutions et pratiques légales en matière de prise de décision et de réglementation concernant les questions d'intérêt commun ».

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