L'homme d'affaires Ziranotse au cœur d'un scandaleux marché de bottines militaires : la livraison ne chausse que le pied droit des hommes en treillis
Il semble que l'actuel président Evariste Ndayishimiye aurait décidé d'en découdre avec ces oligarques de l'ère Nkurunziza, non pas par excès de patriotisme mais pour en faire émerger d'autres, religieusement soumis à lui et placés sous sa coupe afin d'en tirer personnellement profit.Cela pourrait pudiquement s'appeler faire comme Nkurunziza sans Nkurunziza.
La colère des militaires burundais, toutes catégories confondues, ne fléchit pas.
Pour une cagnotte de 15 milliards de francs burundais, le marché de bottines lancé en 2022 et naturellement remporté par le célèbre homme d'affaires Adrien Ntigacika, alias Ziranotse a été formellement exécuté le plus naturellement du monde. Ziranotse a passé la commande au Qatar et le colis est arrivé au Burundi, certes avec retard mais honoré tout de même.
Le seul ennui, et non des moindres, est que toutes les bottines acheminées au Burundi étaient pour le pied droit. Les militaires qui espéraient les chausser le 1er juillet dernier ont déchanté. Confus face à leurs collègues de la police bien chaussés avec des bottines flambant neuves. Écœuré par cette supercherie, le commandement de l'armée burundaise a, illico, interpellé Ziranotse pour s'expliquer tout en lui intimant l'ordre de ramener les bottines commandées avant le 20 mai 2023. Ziranotse a mangé son chapeau.
Il lui a été incapable d'honorer ses engagements à cette date convenue. Résultat, les autorités militaires en ont touché mot au Chef de l'Etat, Evariste Ndayishimiye qui, à son tour, a convoqué Ziranotse pour expliquer les tenants et les aboutissants de ce marché truqué.
Le chef de l'Etat lui a demandé de tout faire pour exécuter convenablement ce marché avant le 1er juillet 2023. Ziranotse n'a pas pu. Ses fournisseurs qataris ont refusé de changer quoi que ce soit.
Confus et acculé, l'homme d'affaires a alors proposé à l'armée de lui restituer les 15 milliards afin de relancer le marché avec, éventuellement, d'autres opérateurs économiques. L'armée a refusé cette proposition. L'impasse est donc totale et la colère du chef de l'Etat grandit.
Il est difficile de savoir comment le dossier sera clôturé.
Il sied de rappeler que sieur Adrien Ntigacika qui occupe la une des médias au chapitre des affaires et du business était déjà cité dans d'autres marchés gagnés dans des circonstances plutôt douteuses.
Agissant en complicité avec les caciques du régime CNDD-FDD, cet ancien Platon de la SOSUMO devenu aujourd'hui milliardaire aurait fait florès grâce à la corruption, concussion et autres marchés truqués sur fond d'évasion fiscale éhontée.
Il semble que l'actuel président Evariste Ndayishimiye aurait décidé d'en découdre avec ces oligarques de l'ère Nkurunziza, non pas par excès de patriotisme mais pour en faire émerger d'autres, religieusement soumis à lui et placés sous sa coupe afin d'en tirer personnellement profit.
Cela pourrait pudiquement s'appeler faire comme Nkurunziza sans Nkurunziza.