L’UPRONA en mode « racolage de morceaux »
Parti historique auquel le Burundi doit son indépendance, l’UPRONA était considéré comme porte-voix de la minorité tutsie, exclue, persécutée et cible d’un génocide programmée. Mais pour des intérêts bassement matériels, ses leaders ont mis de l’eau dans leur vin et ont idéologiquement rejoint le camp des bourreaux.
Après la ferveur électorale et le maintien inattendu de l’aile officielle du parti UPRONA dans les institutions (Parlement, Gouvernement…), l’aile de l’opposition, honnie par le régime CNDD-FDD et lassée par une errance sans issue, tente désespérément un retour au bercail et demande, profil bas, à réintégrer cette aile soumise et officielle.
A travers une correspondance ayant comme objet « le rassemblement des Badasigana » adressée à l’honorable Abel Gashatsi, Vice-président de l’Assemblée nationale et Président de l’UPRONA reconnu par la loi, le Professeur Evariste Ngayimpenda, Président de l’aile « insoumise » lui demande en effet de leur ouvrir la porte.
«Les contraintes qui avaient fait obstacle à une dynamique de rassemblement du parti UPRONA à la veille des élections sont toutes levées », a-t-il déclaré.
Evariste Ngayimpenda se garde, toutefois, de révéler à l’opinion nationale et internationale ces « contraintes ».
«Pour l’Uprona reconnu par le gouvernement, il était risqué de chambarder la direction du parti à la veille des élections et les membres de l’Uprona de l’opposition n’avaient qu’à intégrer les organes de l’Uprona officiel», rappelle le Professeur Ngayimpenda.
Contacté jeudi par les médias locaux, Abel Gashatsi a affirmé que les portes de son parti restent ouvertes à ces brebis galeuses qui ont « l’habitude de claquer la porte chaque fois à la veille des élections ».
Clou du spectacle : Gashatsi tacle ces revenants pour leur éternelle casquette d’opposants, abject pour l’UPRONA officiel.
« Ils se disent de l’opposition en oubliant que l’UPRONA n’est pas un parti de l’opposition, nous sommes au pouvoir et nous ne saurions pas nous opposer à ce même pouvoir ».
Le Président de l’aile officielle de l’UPRONA a promis de répondre, par écrit, au Professeur Evariste Ndayishimiye.
« Par clémence, nous leur dirons que nous sommes favorables à leur réintégration sinon ils devraient rentrer comme de nouveaux militants », a-t-il conclu.
Parti historique auquel le Burundi doit son indépendance, l’UPRONA était considéré comme porte-voix de la minorité tutsie, exclue, persécutée et cible d’un génocide programmée. Mais pour des intérêts bassement matériels, ses leaders ont mis de l’eau dans leur vin et ont idéologiquement rejoint le camp des bourreaux.