Pierre Buyoya, mort et mis en terre sans aucun signe de compassion du Général Evariste Ndayishimiye.
Tout est dans la force du symbole. Pierre Buyoya cristallisait peu ou prou la nomenklatura tutsie qui aurait vassalisé les hutus des décennies durant. Sa mort est donc un non-événement en cette période de revanche et de réification massive des tutsis.
L'enterrement de l'ancien Président du Burundi a eu lieu au Mali. Le pouvoir de Gitega aurait refusé que son corps soit rapatrié au Burundi
Décédé le 17 décembre dernier, l’ancien Président burundais Pierre Buyoya a été enterré mardi au cimetière catholique de Bamako au Mali. Depuis l’annonce de son décès jusqu’au jour de son enterrement en terre étrangère, le nouveau président Evariste Ndayishimiye n’a jamais pipé mot sur la mort surprise de Pierre Buyoya.
Aucun mot de compassion ni message de condoléance à sa famille. Evariste Ndayishimiye a pourtant l’habitude de se fendre des tweets de condoléances, chaque fois qu’il y a une personnalité qui passe de vie à trépas, que ce soit en Afrique ou ailleurs dans le monde.
Son dernier tweet y relatif a été libéré en anglais le 14 décembre après le décès d’un premier ministre du Swaziland. « It’s with great sadness that I learned the passing of H.E Ambrose Mandvulo Dlamini, Prime Minister of the Kingdom of Eswatini, I’d like to extend my heartfelt condolences to his family, the People and the Government of the Kingdom of Eswatini. May his soul rest in eternal peace”. Pierre Buyoya n’aura pas eu cette faveur présidentielle.
D’aucuns pourraient croire que c’est parce que la justice burundaise l’avait condamné à la détention à perpétuité pour avoir trempé dans l’assassinat de l’autre ancien président Melchior Ndadaye. Que nenni.
Tout est dans la force du symbole. Pierre Buyoya cristallisait peu ou prou la nomenklatura tutsie qui aurait vassalisé les hutus des décennies durant. Sa mort est donc un non-événement en cette période de revanche et de réification massive des tutsis.
Mais qu’à cela ne tienne. La communauté internationale a rendu ses hommages appuyés à Pierre Buyoya, considéré comme l’un des artisans clés de l’Accord d’Arusha qui avait mis fin à une décennie de guerre civile au Burundi.
Evariste Ndayishimiye qualifie l'ancien président feu Pierre Buyoya de vulgaire prisonnier. Clip @ Mashariki TV
Même si les autorités burundaises n'ont fait aucune déclaration au sujet de sa mort, sa famille a eu le privilège de l’accompagner à sa dernière demeure. Son épouse et ses trois enfants ainsi que plusieurs personnalités ont assisté à une messe de funérailles qui a été célébrée à la cathédrale du Sacré-Cœur par le cardinal et archevêque de Bamako, Jean Zerbo.
Le cercueil, recouvert d'un ruban aux couleurs du Burundi et d'un bouquet de roses blanches, a ensuite été emmené jusqu'au cimetière catholique de Bamako, où M. Buyoya a été inhumé en début d'après-midi.
Pour rappel, feu Buyoya, qui venait de démissionner de son poste de Haut représentant de l'Union africaine pour le Mali et le Sahel (depuis 2012), est décédé à Paris à l'âge de 71 ans.
