Plus qu’un groupe armée, les FDLR incarnent une idéologie génocidaire anti-tutsi

Les forces démocratiques pour la libération du Rwanda, FDLR, incarnent une idéologie une idéologie qui semble avoir séduit, puis, adoptée et intégrée dans les pratiques politiciennes en RDC.

L'allégeance de l'Etat à l'idéologie FDLR est la plus grande infiltration que la RDC ait connue ; une idéologie génocidaire.

Certains diront que l'AFDL, le RCD et le CNDP ou le M23 pourraient avoir éradiqué les FDLR. Mais il faut se rendre à l'évidence que l'idéologie véhiculée par les FDLR a reçu un appui énorme et consistant de la part des leaders politiques congolais depuis 1994. Ces derniers ont fait le lit de son narratif jusqu'à ce qu'elle soit ancrée dans l'imaginaire collectif congolais et adoptée par la population, la société civile et même, les leaders religieux.

Après le génocide des tutsi au Rwanda, le très redoutable parti politique de Juvenal Habyarimana s'est installé au Zaïre où il a trouvé un terrain favorable pour sa germination.La même propagande et les mêmes sentiments anti-Tutsi véhiculés par le MRND semblent avoir pénétré la société congolaise.

Un paradoxe qui illustre ce sentiment anti-Tutsi : Une décision exécutant les recommandations de la commission parlementaire, Hcr-pt (Haut Conseil de la République - Parlement de transition), connue du nom de Vangu Mambwe a vu  le Zaïre décider d'expulser vers le Rwanda les Tutsis congolais tout en accueillant chaleureusement les réfugiés Hutus.Le rapport de cette commission a préconisé la reconduite à la frontière de ces populations de tutsis établies au Kivu, au motif qu'elles seraient étrangères, alors qu'à l'évidence, elles sont nationales.

C’est alors qu’on a assisté aux  déportations et tueries de Tutsis qui ont suivi. Depuis ce temps les tutsi ont été considérés comme, non seulement ennemis de la RDC, mais aussi et surtout au centre de débats controversés sur la nationalité congolaise, jusqu’a les mettre au centre de  la justification des échecs de gouvernance du pays de Patrice Lumumba.

Le phénomène Wazalendo est la progéniture de cette idéologie des FDLR. Nzangi, Bitakwira, Misare et autres hautes autorités s'en servent au même titre que les Hutus Léon Mugesera, Bagosora et autres.

L'idéologie anti-Tutsi est une arme tant pour le gouvernement que pour l'opposition politique. Pour survivre politiquement en RDC, il est impératif de le mettre au centre de sa philosophie et de son action politique.

Tout acteur politique en RDC se doit de s'aligner sur cette idéologie, faute de quoi, il risque de perdre sa place et ses intérêts. En considérant les FDRL comme un groupe armé, les experts des Nations Unies présentent la situation comme un match au score de 1 - 1, arguant que le Rwanda soutient le M23 et que la RDC soutient les FDRL. Ce qui est  synonyme de déni du génocide contre les Tutsis du Rwanda en 1994. Tenez, les membres du parti nazi sous Hitler ne sont plus en vie. Cependant, quiconque véhicule la vieille idéologie anti-juif est puni par la loi. La logique utilisée par le lobby anti-Tutsi comme quoi la plupart des personnes accusées d'avoir commis le génocide contre les Tutsi au Rwanda ne sont plus en vie passe à côté de l'essentiel : il ne s'agit pas d'individus mais d'une idéologie dangereuse qui est toujours vivante ; et qui s'est malheureusement infiltrée dans la politique de la RDC.

L'idéologie est exploitée dans la région pour construire des alliances mythiques qui visent à se rassembler autour de l’idée d’une existence d'une race 'Bantu' s’appuyant sur une théorie complotiste de l'empire Hima ou peuple 'hamitique'.

Pour construire une paix durable, il faut libérer le Congo et la région de cette idéologie raciste et génocidaire qui est à l'origine des violences cycliques. Tant que cette idéologie existe, le Rwanda et la région de l'Est seront toujours en insécurité

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