Qui sont ces hommes devenus plus forts que l'Etat?: Aimé Emmanuel Nibigira, un quidam, fait suer les oligarques du régime CNDD-FDD
Y a-t-il une 3ème force parallèle qui émerge pour téléguider de tels dossiers? Dans tous les cas, les menaces d'assassinat qui, fin 2021, ont pesé sur le journaliste de la TRNB Pascal Butoyi pour ses nombreux reportages sur le terrain de la discorde à Gasekebuye laissent penser qu'il y anguille sous roche, une force obscure sur laquelle s'appuie Emmanuel Nibigira pour défier les ordres des autorités. Cette force derrière monsieur Nibigira est sans doute très forte pour peser contre celle du super ministre Ndirakobuca.
Cela fait plus d'une année que plusieurs médias burundais, tant publics que privés, se font les choux gras d'une exploitation « illégale et anarchique » d'un terrain sis dans le quartier de Gasekebuye, en mairie de Bujumbura ; un terrain dont les travaux menacent les ménages environnants.
Le propriétaire de ce terrain controversé se trouve être un certain Aimé Emmanuel Nibigira, un quidam sans aucune position stratégique justifiant sa résistance face au rouleau compresseur des autorités militaro-civiles qui, face au tollé de protestions des riverains, lui enjoignent, sans succès, de cesser l'exploitation du terrain.
Dans la mesure où l'exploitation du terrain constitue une menace pour l'environnement, les autorités ont demandé à Aimé Emmanuel qui revendique cette propriété, de tout arrêter. Ce dernier a fait sourde oreille et poursuit ses travaux de construction.
«Franchement, qu'est-ce qui n'a pas été fait pour dissuader ce monsieur de poursuivre ses travaux d'aménagement de ce terrain ? », a déclaré Dévote Nshimirimana, Administrateur communal de Muha qui reconnait être totalement dépassée par cette affaire.
De l'Administrateur communal de Muha au super ministre de l'Intérieur Gervais Ndirakobuca en passant par le maire de Bujumbura, aucun responsable n'aura pu faire plier Aimé-Emmanuel Nibigira.
Ce qui étonne ici est ce refus d'un quidam d'obtempérer devant Gervais Ndakugarika, le super ministre de l'Intérieur connu sous le sobriquet de Ndakugarika (je te tue). Il est connu de tous que ce qu'ordonne ce super ministre passe pour lois. Il fait la pluie et le beau temps et n'hésite même pas de s'immiscer dans les affaires des autres ministères. Qui est alors Aimé Emmanuel Nibigira pour défier les ordres du super ministre?
Les voisins en ont ras-le-bol. «Nos plus hautes autorités ont dû faire le déplacement tandis que les hommes en uniforme ont planté des bambous pour protéger la localité. Alors, pourquoi ce monsieur persiste-t-elle à dire que le terrain lui appartient ? », S'interroge-t-on à Gasekebuye.
Aimé Emmanuel Nibigira qui affirme disposer de tous les papiers attestant qu'il est bel et bien propriétaire dudit terrain «réclame une mesure administrative écrite» pour déguerpir.
Selon l'Administrateur communal de Muha, cette affaire est désormais aux mains de la Présidence de la République.
Dans un pays où la loi de la jungle a cédé la place à la loi tout court et où les dossiers insolubles sont téléguidés par des généraux, l'affaire Aimé Emmanuel Nibigira suscite de nombreuses questions : d'où tire-t-il l'assurance pour tenir tête aux autorités ? Y compris le ministre de l'Intérieur ?
Y a-t-il une 3ème force parallèle qui émerge pour téléguider de tels dossiers ?
Dans tous les cas, les menaces d'assassinat qui, fin 2021, ont pesé sur le journaliste de la TRNB Pascal Butoyi pour ses nombreux reportages sur le terrain de la discorde à Gasekebuye laissent penser qu'il y anguille sous roche, une force obscure sur laquelle s'appuie Emmanuel Nibigira pour défier les ordres des autorités. Cette force derrière monsieur Nibigira est sans doute très forte pour peser contre celle du super ministre Ndirakobuca.
Journaliste environnementaliste, les reportages de Pascal Butoyi ont entrainé la descente de trois ministres (Intérieur, justice, infrastructures) sur le terrain controversé. Le lendemain, il a fait objet d'une filature inquiétante tant et si bien qu'il demandé le secours de son directeur général.
Dans une lettre qu'il a adressée au directeur général de la RTNB (Radio télévision nationale du Burundi) le 8 décembre 2021, Pascal Butoyi s'est dit, inquiet pour sa sécurité et a demande sa protection et celle de sa famille.
Selon ses témoignages, il a été pourchassé à plusieurs reprises par des hommes non identifiés à bord d'un véhicule TI immatriculé D5640A. Ceci explique donc cela. Emmanuel Nibigira, est semble t-il le visage d'un autre pôle de pouvoir, suffisamment puissant pour défier les autres ailes puissantes du parti au pouvoir!