Un chef de l'État qui règne sans réellement gouverner: Qui sont ces éléments forts du régime CNDD-FDD qui font peur au président Evariste Ndayishimiye ?
Le chef de l'État n'en revenait pas. Du coup, il a ordonné l'annulation de l'acte de vente des deux maisons et la restitution du ciment. Le lendemain, le gouverneur de Ngozi a tout remis dans l'ordre : deux maisons remises au patrimoine communal ainsi que 800 sacs de ciment volés par l'administrateur.Mais curieusement, la personne indexée, en l'occurrence Pascal Sebigo, administrateur de Kiremba, est resté serein et en poste. Comme pour démontrer sa force face au président de la république cet administrateur corrompu s'en prend aux journalistes et autre bloggeurs.
Ciment volé, maisons communales bradées.... Evariste Ndayishimiye, qui s'est érigé en éternel redresseur des torts, fond en larmes à Kiremba.
Tel un chevalier des temps anciens, errant et se faisant un devoir de secourir et de venger les victimes de l'injustice ou de la violence, le président burundais s'use à savonner publiquement des administratifs qui grugent les citoyens et pompent frénétiquement les deniers publics. Mais au-delà de ses remontrances publiques, aucune action ne semble accompagner sa colère publique.
Serait-il impuissant a agir ou serait-il entrain de livrer un discours 'mielleux' pour rouler les burundais et partenaires internationaux dans la farine en prenant publiquement une posture anticorruption mais sans rien faire pour changer la situation?
A peine rentré du sud du Burundi à Rumonge où il a sérieusement savonné gouverneur et conseiller pour vol et recel éhonté de carburant, mais sans daigner remercier le gouverneur dont il craindrait le parrain, le Chef de l'état a repris son bâton de pèlerin pour le nord.
Dans la commune Kiremba de la province Ngozi, il s'est publiquement indigné de l'attitude d'un administrateur qui a eu le culot de brader deux maisons appartenant à la commune et de voler des tonnes de ciment. L'administrateur a vendu les deux maisons à trois millions de francs burundais alors qu'elles en valaient plus de cent.
Le chef de l'État n'en revenait pas. Du coup, il a ordonné l'annulation de l'acte de vente des deux maisons et la restitution du ciment. Le lendemain, le gouverneur de Ngozi a tout remis dans l'ordre : deux maisons remises au patrimoine communal ainsi que 800 sacs de ciment volés par l'administrateur.
Mais curieusement, la personne indexée, en l'occurrence Pascal Sebigo, administrateur de Kiremba, est resté serein et en poste. Comme pour démontrer sa force face au président de la république cet administrateur corrompu s'en prend aux journalistes et autre bloggeurs qui commentent sur ce scandale. A la grande surprise de tous ceux qui suivaient de près ou de loin cette affaire de corruption flagrante, Jérémie Nshimirimana, Président du Conseil Communal de Kiremba, qui s'était insurgé contre cette corruption vient d'être forcé à démissionner par ces forces obscures qui semblent contrôler le pouvoir.
Selon le journal Iwacu, "après des appels incessants dont des coups de fil de l’administrateur de la commune de Kiremba , lui demandant avec insistance de le rencontrer au CNC, le Conseil national de la communication, Pascal Ndayisenga, directeur du journal en ligne, La Nova Burundi, ne s’est pas présenté au travail". Il aurait eu peur de pour sa sécurité qu'il a préféré entrer en cachette. « J’ai jugé bon de me mettre à l’abri, en lieu sûr jusqu’à ce que la situation se décante ou se calme, parce que certains appels étaient pratiquement des menaces », a-t-il affirmé au journal Iwacu.
Sur les réseaux sociaux, les commentaires témoignent de l'incrédulité de plus d'un face a cet situation embarrassent pour le chef de l'état.
«Jérémie [Nshimirimana] a signalé (au gouverneur de province) les actes de corruption commis par l'Administrateur communal (Sebigo). Le gouverneur n'a rien fait. Il a alors écrit au ministère de l'intérieur. Il est alors convié à une réunion du parti où il fut violemment agressé. Ils lui ont enlevé ses chaussures et l'ont forcé à écrire cette lettre de démission.»
Et c'est là où le bât blesse, selon de nombreux observateurs de la gouvernance sous l'ère Ndayishimiye.
Le successeur de Pierre Nkurunziza s'agite pour dénoncer publiquement et énergiquement les responsables administratifs mus par le gain personnel, illégal et immédiat, mais sans jamais oser franchir le Rubicon pour les démettre.
Manifestement, Evariste Ndayishimiye serait donc sans nul doute un chef de l'État qui règne sans réellement gouverner.
Mais quelle est alors cette épée de Damoclès qui pèse sur lui. Mystère.