Un leader de l'opposition kidnappé et tué par un chef de l'armée à Mutimbuzi

Des témoins affirment qu'Elie a été tué et enterré dans la Rukoko. Plusieurs militants du parti CNL l'attestent aussi via les réseaux sociaux et appellent l'armée à communiquer sur ce cas d'assassinat prémédité, sous un régime qui se réclame à la fois responsable et laborieux.En 2017, le même Aron Ndayishimiye, alors major et commandant la 421e brigade a été accusé d'être l'un des officiers qui auraient été impliqués dans la torture et exécution du caporal chef Etienne Nzosaba.

Par
Burundi Daily
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13.7.2021
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Gouvernance

Les défenseurs des droits de l'homme alertent sur la recrudescence des cas de kidnapping/lynchage des opposants au Burundi. Selon ces sources, Elie Ngomirakiza, responsable du parti de l'opposition CNL (Congrès national pour la liberté) en commune de Mutimbuzi est introuvable depuis trois jours.

Il a été aperçu pour la dernière fois le week-end dernier à la transversale 13 de Maramvya.

Selon des sources concordantes, Elie Ngomirakiza a été arrêté dans son véhicule (camion benne chargé de briques) débarqué et embarqué dans le véhicule du lieutenant-colonel Aron Ndayishimiye, commandant du 212ème bataillon opérant dans la réserve naturelle de Rukoko, aux confins de la République démocratique du Congo, RDC. Ce leader local du CNL n'a plus jamais été revu.

Visiblement, le coup avait été bien planifié car dans son véhicule, le chef militaire qui a kidnappé Elie Ngomirakiza était accompagné par le chef de zone Maramvya, Gaston Singora ainsi qu'un certain Aimé Nzohabonayo, alias Ruburi.

Des témoins affirment qu'Elie a été tué et enterré dans la Rukoko. Plusieurs militants du parti CNL l'attestent aussi via les réseaux sociaux et appellent l'armée à communiquer sur ce cas d'assassinat prémédité, sous un régime qui se réclame à la fois responsable et laborieux.

En 2017, le même Aron Ndayishimiye, alors major et commandant la 421e brigade a été accusé d'être l'un des officiers qui auraient été impliqués dans la torture et exécution du caporal chef Etienne Nzosaba. Promu depuis au grade de lieutenant-colonel, Aron Ndayishimiye est devenu l'un des officiers clés (et intouchables) qui dirigent un réseau géré par l'État qui continue de terroriser les burundais.

La courbe des cas d'arrestations et d'assassinats des opposants, en particulier des militants du parti CNL, va crescendo, ces derniers jours.

« Chaque fois qu'un citoyen a été enlevé par des éléments de la police nationale, PNB, ou par ceux du Service national des renseignements, il n'a jamais été retrouvé malgré les enquêtes annoncées », a déclaré Pacifique Nininahazwe, figure de la société civile burundaise en exil.

Dans la commune de Vugizo de la province Makamba, Innocent Ndayiragije, militant du parti CNL de la colline Murinda de la zone Mpinga et enseignant à l'école primaire de Muraramire, a été arrêté chez lui tôt dans la matinée du 09 juillet 2021 et embarqué, presque nu, dans un cortège de 2 camionnettes du Service national des renseignements. Nul n'a plus de ses nouvelles depuis son arrestation samedi dernier. Les deux véhicules du SNR qui l'emmenaient auraient transité par Makamba avant de continuer sur Bujumbura. Dans l'hypothèse très probable de son assassinat, sa tête sera imputable au chef du SNR à Makamba, Méroé Ntunzwenimana.

En province de Gitega, un certain Merthus Mahoromeza, gérant de la Maison de passage City of Peace, a été enlevé par des agents du Service national des renseignements à Gitega, vendredi dernier. Il a été enlevé par un groupe de six personnes, dont trois en tenue policière, à bord d'un véhicule avec plaque d'immatriculation gouvernementale.

Deux autres citoyens, originaires de la commune de Buyengero, ont été enlevés le week-end dernier. Il s'agit de Jean Pierre Ntakarutimana et Célestin Nimubona. Les deux cousins ont été cueillis par des agents du SNR en mairie de Bujumbura, quartier asiatique.

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