Un service des renseignements à deux vitesses : Evariste Ndayishimiye tente de s'imposer et penche vers le segment militaire
Largement connu, aujourd'hui comme hier, pour ses indicibles exactions et autres violations des droits humains (enlèvements, séquestration, assassinats d'opposants, etc.), le fameux Service national des renseignements est dominé par des inconditionnels de feu président Pierre Nkurunziza. Certaines figures de triste mémoire ne sont plus à présenter : Joseph Mathias Niyonzima alias Kazungu, Ndayisenga Alexis alias Nkoroka, Alfred Innocent Museremu, Albert Bisaganya...
Le nouveau président burundais, Evariste Ndayishimiye, ne fait pas mystère de sa méfiance envers certains as du crime qui colonisent le Service National des Renseignements mais toujours nostalgiques de son prédécesseur, Pierre Nkurunziza. Un leader qui avait donné une carte blanche a cette institution pour commettre des crimes les plus atroces que le pays ait connus.
Largement connu, aujourd'hui comme hier, pour ses indicibles exactions et autres violations des droits humains (enlèvements, séquestration, assassinats d'opposants, etc.), le fameux Service national des renseignements est dominé par des inconditionnels de feu président Pierre Nkurunziza. Certaines figures de triste mémoire ne sont plus à présenter : Joseph Mathias Niyonzima alias Kazungu, Ndayisenga Alexis alias Nkoroka, Alfred Innocent Museremu, Albert Bisaganya...
Pour un président qui veut a tout prix se présenter comme le moins mauvais d'un système qui a fait son nom par les atrocités commises ou commanditées, cette bande de tueurs professionnels dont la cruauté reste toujours inégalée sur le terrain de l'horreur n'inspire plus confiance au nouveau Président. Comme un vrai maitre d'un système qui se comporte comme une vrai mafia, il veut placer ses hommes au centre et a la tête de l 'appareil répressif.
Selon des sources proches de la présidence burundaise, Evariste Ndayishimiye miserait beaucoup plus sur le volet militaire des renseignements (G2).
Le Chef de l'Etat s'active à placer des officiers qui lui sont à la fois proches et intimes pour coiffer le segment militaire chargé des renseignements dans le souci d'asseoir son pouvoir.
Mais son attitude divise les deux corps. Selon des témoignages concordants, il s'observe une concurrence ouverte entre les deux pôles de renseignement (armée/police).
La jalousie des gros poissons du SNR fait déjà des victimes du côté de l'armée. Un colonel du service G2 vient d'être arrêté par le célèbre Alfred Innocent Museremu et est actuellement détenu à la prison centrale de Mpimba. Un autre haut gradé de l'armée, le lieutenant colonel Ndihokubwayo, commandant du 421éme bataillon basé à Kabezi aurait échappé de justesse au piège similaire de Museremu.
Pendant ce temps, comme pour noyer le poisson, les faucons du SNR redoublent d'ardeur pour traquer et faire disparaître leurs cibles, en particulier des tutsis travaillant ou ayant presté au sein des corps de défense et de sécurité. Pas plus tard que lundi le 8 novembre, ce gang criminel a visé un certain Innocent Girukwigomba, ancien OPJ (à Musaga), récemment libéré de prison par grâce présidentielle. Selon une alerte des défenseurs des droits humains, il a été enlevé par des hommes en tenue de police à bord d'une voiture Toyota TI immatriculée IA 3077 à Bujumbura (Rohero, avenue de l'ONU, près de l'hôpital chez Binagana).
Cet ex-brigadier de police avait été arrêté en septembre 2016 et a passé ces dernières années à la prison de Ngozi.