Une vingtaine de militaires burundais fusillés pour avoir refusé de fouler le sol congolais en catimini
Les corps des victimes ont été enterrés en province Cibitoke au vu et au su de la population. Pour brouiller les pistes de ce carnage programmé, l'armée burundaise a déclaré que tous ces militaires s'étaient noyés en tentant de traverser la Rusizi. Selon des militants des droits humains, il s'agit bel et bien des cas d'exécutions extrajudiciaires dont les responsables doivent être traduits en justice.
Selon des témoignages concordants, une vingtaine de militaire burundais ont été froidement abattus sur ordre de la hiérarchie pour avoir refusé de traverser la Rusizi en vue de neutraliser les rebelles RED-TABARA basés à l'est de la République démocratique du Congo sans que cela soit fait dans le cadre d'une mission officielle bien écrite.
Les corps des victimes ont été enterrés en province Cibitoke au vu et au su de la population. Pour brouiller les pistes de ce carnage programmé, l'armée burundaise a déclaré que tous ces militaires s'étaient noyés en tentant de traverser la Rusizi.
Selon des militants des droits humains, il s'agit bel et bien des cas d'exécutions extrajudiciaires dont les responsables doivent être traduits en justice.
« Au regard de la loi qui régit le commandement militaire, un cadre militaire qui constate un refus d'ordre de la part de son subalterne lui ouvre un dossier disciplinaire et l'affaire est transférée aux juridictions compétentes, le conseil de guerre ou la cour militaire. Nul n'a le droit de tirer sur un militaire qui refuse d'exécuter tel ou tel autre ordre », a fait remarquer un ancien officier de l'armée burundaise.
Depuis près d'un mois, des éléments de l'armée burundaise appuyés par des Imbonerakure (milice du parti au pouvoir) sont à l'est de la RDC pour traquer des combattants du mouvement Résistance pour la restauration d'un Etat de droit, RED-TABARA.
Le haut commandement dépêche chaque semaine d'autres militaires/Imbonerakure pour ravitailler et renforcer les autres dans de violents combats en cours, renseignés par des médias locaux dans les hauts plateaux du Sud-Kivu.
Pendant ce temps, le ministre burundais en charge de la défense a récemment continue à nier la présence des militaires burundais sur le sol congolais. Mais la société civile locale ainsi que quelques élus ne cessent d'alerter l'opinion nationale et internationale sur ce cas flagrant de violation du territoire congolais par une armée étrangère. Un député national, Claude Misare, a même saisi l'ONU sur cette question en évoquant de « graves violations de droits humains commises par les militaires burundais.