Abandonné par ses pairs?: 62ème anniversaire de l'indépendance expose l'isolement d'Evariste Ndayishimiye malgré ses tentatives antérieures d'ouverture

Aucune délégation n'est venue par exemple d'Afrique de l'Est. Même la Tanzanie a boudé la fête malgré ses accointances avec le parti présidentiel au Burundi, CNDD-FDD. D'aucuns estiment que cette absence serait liée à la confirmation, en appel, de la détention à perpétuité du général Alain Guillaume Bunyoni, jugé trop proche des faucons du régime en Tanzanie; qui, dit-on, le préfèrent à Ndayishimiye comme président du Burundi.

Par
Burundi Daily
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6.7.2024
Categorie:
Politique

La récente commémoration du 62ème anniversaire de l'indépendance du Burundi suscite encore un buzz au niveau de l'opinion. D'abord par le trop-plein d'absents de marque qui, traditionnellement, se joignent aux autorités pour célébrer l’événement.

Aucune délégation n'est venue par exemple d'Afrique de l'Est. Même la Tanzanie a boudé la fête malgré ses accointances avec le parti présidentiel au Burundi, CNDD-FDD. D'aucuns estiment que cette absence serait liée à la confirmation, en appel, de la détention à perpétuité du général Alain Guillaume Bunyoni, jugé trop proche des faucons du régime en Tanzanie; qui, dit-on, le préfèrent à Ndayishimiye comme président du Burundi.

Même la grave pénurie de carburant à laquelle les autorités burundaises peinent à mettre fin serait liée à sa persécution par le général Evariste Ndayishimiye, chef de l'Etat burundais.

Le Kenya et l'Ouganda ont aussi pris la distance. Pourtant, Evariste Ndayishimiye venait d'assister à un événement presque similaire à Nairobi. Pour Kampala, son manque d'engouement serait peut-être lié à l'axe Kigali qu'il faut ménager. La realpolitik oblige.

Mais plus étonnant encore est le désintérêt de Kinshasa, ami intime du général Evariste Ndayishimiye dont les militaires se font canarder à l'est de la RDC dans une guerre qui ne les concerne en rien, celle contre le M23.

Tshisekedi était au fait attendu à Bujumbura, selon certaines indiscrétions.  Il devrait d'ailleurs échanger en trilatérale avec les chefs de l'Etat burundais et tchadien sur la sécurité à l'est de son pays. D'autant que le Tchad pourrait, dans pas longtemps, envoyer aussi ses troupes pour combattre le M23 aux côtés des soldats burundais et de la galaxie des  génocidaires, FDLR. C'est aussi pour cela, essentiellement, que le président tchadien a fait un déplacement sur Bujumbura/Gitega.

Visiblement, Evariste Ndayishimiye n'inspire plus confiance à l'international à comme en interne. Même son seul allié dans la région, Tshisekedi, pour qui il sacrifie le meilleur de son armée, l'a boycotté. On dit que Tshisekedi, qui a récemment obtenu un second mandat, considère Ndayishimiye et son petit pays comme un nain de la région, auprès duquel il peut obtenir tout ce qu'il veut, moyennant une petite liasse de billets verts.

Ses débuts étaient pourtant prometteurs. Le monde entier et l'opinion nationale misait sur lui pour l'ouverture du Burundi au monde extérieur, la relance de l'économie, l'ouverture de l'espace civique et la réconciliation des Burundais.

Mais quatre ans après, la déception est totale. Le monde entier le lui a signifié le 1er juillet 2024.

Rappelons que lors de la commémoration du 60ème anniversaire en 2022, le Burundi avait accueilli de nombreuses personnalités étrangères, y compris le président de la République centrafricaine, Dr Faustin-Archange Touadéra, le président de Zanzibar, Hussein Ali Mwinyi, des représentants de l'Afrique du Sud, et l'envoyé spécial de l'Union Européenne dans la région des Grands Lacs, pour n'en nommer que quelques-uns.

En 2021, à l'occasion du 59ème anniversaire de l'indépendance, le Burundi avait également reçu une délégation impressionnante, incluant le Premier ministre rwandais Édouard Ngirente, le président de la République centrafricaine, le vice-président de la Tanzanie, le président du Sénat kenyan, ainsi que des représentants du Qatar, du Congo-Brazzaville, de l'Égypte, et un envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies.

Le premier juillet dernier, même le chef de l'Etat, Evariste Ndayishimiye n'y est allé qu'à peine ! Un signe des temps ? Rien n'est moins sûr.

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