Hier humilié, Albert Maniratanga est réhabilité par le chef de l'Etat...qui avale son chapeau

En moins de quatre mois, le même chef de l'Etat vient de signer un autre décret qui nomme Albert Maniratanga au poste de directeur général des transports.Son nom apparait dans une série de plus de vingt décrets désignant plusieurs hauts cadres à des postes de responsabilité.Manifestement, le chef de l'Etat burundais n'a pas les coudées franches pour agir ou sévir contre ceux qui s'avèrent coupables de corruption.Les caciques du régime CNDD-FDD, gangrénés par la corruption et des autres crimes de sang, sont plus forts que le président élu

Par
Burundi Daily
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7.10.2021
Categorie:
Gouvernance

Qu'un chef de l'Etat se dénie publiquement en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, cela est assez rare pour être souligné. C'est pourtant ce que ne cesse de faire, quasi régulièrement, le président burundais, Evariste Ndayishimiye.

Les décrets par lesquels il démet de leurs fonctions les hauts cadres de l'Etat, traités d'irresponsables pour avoir lamentablement failli à leur mission sont immédiatement suivis d'autres décrets qui les affectent à d'autres postes de responsabilité. Signe qu'il y a finalement plus président que le président, dans la République bananière qu'est le Burundi.

Le cas le plus récent illustrant ce bipolarisme au sommet de l'Etat est celui de monsieur Albert Maniratanga, ancien directeur général de l'OTRACO, éjecté sans façon en juin dernier pour le « non-respect des instructions relatives à l'octroi des documents de Contrôle Technique par les agences de Gitega, Ngozi et Bururi ».

A la même occasion, le chef de l'Etat burundais avait suspendu l'opérateur indien Global Society Technical, alors chargé du service technique en souffrance.

Aux yeux de l'opinion, les dés étaient pipés pour Albert Maniratanga, publiquement traité de corrompu par le chef de l'Etat Evariste Ndayishimiye.

Mais c'était sans compter avec le pouvoir de l'ombre qui fait et défait des rois au Burundi.

En moins de quatre mois, le même chef de l'Etat vient de signer un autre décret qui nomme Albert Maniratanga au poste de directeur général des transports.

Son nom apparait dans une série de plus de vingt décrets désignant plusieurs hauts cadres à des postes de responsabilité.

Manifestement, le chef de l'Etat burundais n'a pas les coudées franches pour agir ou sévir contre ceux qui s'avèrent coupables de corruption.

Les caciques du régime CNDD-FDD, gangrénés par la corruption et des autres crimes de sang, sont plus forts que le président élu.

De guerre lasse, Evariste Ndayishimiye se contente de dégommer les brebis galeuses à coups de décrets.

Le 7 janvier 2021, Emile Ndayisaba, directeur général de l'Agence Routière du Burundi (ARB) a été démis de ses fonctions. Le 12 mars 2021, Ce fut le tour de Christian Kwizera, directeur général de la programmation et du budget au ministère en charge des finances et de Victor Rurakengereza, directeur du Bureau Provincial de l'Environnement, de l'Agriculture et de l'Elevage en province de Gitega.

Selon le président burundais, leurs actes risquaient de « compromettre l'économie du pays et ternir l'image du Burundi ».  

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