Le Chef de l'Etat paralyse tous les services publics en une semaine pour la salubrité à Bujumbura

Incapable de rendre disponible le carburant (en mode pénurie depuis plus de deux ans), incapable de contenir ou freiner la flambée du franc burundais par rapport aux devises étrangères (euro et dollars), incapable de barrer la route à ceux qui, dans son propre camp, pillent à vue d'œil l'économie du pays ou kidnappent et tuent allègrement et impunément de paisibles citoyens, Evariste Ndayishimiye ne trouve pas mieux que balayer les lieux publics.

Par
Burundi Daily
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13.8.2024
Categorie:
Politique

Le Burundi reste plus que jamais un pays des superlatifs. Négativement, cela va sans dire.

Aujourd'hui, le chef de l'Etat, Evariste Ndayishimiye en rajoute une autre couche. Alors que les autres leaders encouragent au travail assidu et continu pour booster  l'économie, le général va dans tous les sens, navigue à contre-courant en piochant risiblement sur l'accessoire, le détail.

Hier, il tempêtait sur les cadres et agents du secteur minier qui auraient caché le trésor minier de Murehe dans le nord du Burundi.

Quelques mois plus tôt, il ne pouvait pas contenir sa colère devant les cadres de l'Office de développement de la filière café, ODECA, qui auraient bradé la production et causé un manque à gagner à l'Etat. Il a également rouspété face aux autres actes manqués dont les coupables sont des cadres de l'Etat qu'il a pourtant mis en place.

Aujourd'hui, il va en guerre contre les saletés qui donnent une image peu ragoûtante du pays. Toute la semaine du 12 au 16 août 2024 est donc dédiée à la salubrité. Il l'a ordonné ce samedi lors d'une descente surprise dans certains bureaux de la capitale économique. Les services publics exemptés de cette obligation sont ceux des secteurs de justice et de santé.

Parmi les bâtiments visités par le général Evariste Ndayishimiye figurent, notamment, le Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération au Développement, le Ministère de la Santé Publique, la Clinique Prince Louis Rwagasore, le bâtiment du Parquet Général de la République, le bâtiment abritant le tribunal de commerce, la Galerie Internationale Gatogato, le bar Favelas et bien d'autres lieux de commerce.

Manifestement, Ndayishimiye se rabat sur le balai comme une échappatoire pour cacher son échec cuisant sur le terrain présidentiel. Là où les Burundais et le monde entier l'attendent en tant que président de la République.  

Incapable de rendre disponible le carburant (en mode pénurie depuis plus de deux ans), incapable de contenir ou freiner la flambée du franc burundais par rapport aux devises étrangères (euro et dollars), incapable de barrer la route à ceux qui, dans son propre camp,  pillent à vue d'œil l'économie du pays ou kidnappent et tuent allègrement et impunément de paisibles citoyens, Evariste Ndayishimiye ne trouve pas mieux que balayer les lieux publics.

Il pourrait pourtant mettre en place un service chargé de ce volet, salubrité des lieux publics comme c'est souvent le cas dans d'autres pays. Bien plus, la salubrité est normalement, du ressort de la Mairie ou des services techniques municipaux, SETEMU. Ndayishimiye ne le sait pas et personne ne le lui dira. Car un chef de l'Etat est supposé le savoir !

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