Les caciques du CNDD-FDD siphonnent les revenus générés par les minerais

Selon les données actuelles, le potentiel minier du Burundi est fait des éléments suivants : (a) d'importantes minéralisations de nickel de classe mondiale (6% des réserves mondiales), accompagnées de cobalt et de platine ; (b) des gîtes d'étain, de coltan, de vanadium, d'or, de wolfram et de terres rares ; (c) de minerais industriels, comme les phosphates, le calcaire, le kaolin, l'argile et divers autres matériaux de construction.

Par
Burundi Daily
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9.9.2024
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Economie

Ces derniers jours, le chef de l'Etat burundais, Evariste Ndayishimiye n'a pas assez de mots pour promettre aux Burundais que rien ne sera plus comme avant la découverte des minerais de Murehe dans le nord du Burundi.  Selon ses projections, le Burundi sera un pays de cocagne dans pas longtemps.

Mais le général Evariste Ndayishimiye fait abstraction des millions de dollars déjà générés par le secteur minier et pompés par lui et ses co-militants, les autres généraux ou autres caciques du CNDD-FDD qui leur sont assimilés.

Alors que le Burundais Lambda sait déjà que les ressources minières dont regorge le pays sont exploitées, certaines, artisanalement, d'autres, industriellement, leur part dans le budget de l'Etat reste modique. A peine 1% du PIB. Autant dire pas grand-chose. Les caciques du CNDD-FDD sont en réalité des prédateurs de haut vol. Ils ont fait main basse sur les ressources minières du Burundi et le chef de l'Etat, Evariste Ndayishimiye, le sait mieux que quiconque.

Selon les données actuelles, le potentiel minier du Burundi est fait des éléments suivants : (a) d'importantes minéralisations de nickel de classe mondiale (6% des réserves mondiales), accompagnées de cobalt et de platine ; (b) des gîtes d'étain, de coltan, de vanadium, d'or, de wolfram et de terres rares ; (c) de minerais industriels, comme les phosphates, le calcaire, le kaolin, l'argile et divers autres matériaux de construction.

Rien qu'en 2008, on recensait déjà  3 sites d'exploitation de coltan et cassitérite, 35 sites d'exploitation d'or et 10 sites d'exploitations du wolframite. Aujourd'hui, le nombre de sites d'exploitation a peut-être décuplé mais le trésor public n'en est quasiment pas impacté. Les entreprises qui investissent dans le secteur ne laissent aucune trace et les autorités ne pipent mot.

Mais au CNDD-FDD, les magnans des minerais s'en font plein les poches particulièrement grâce à l'exploitation de l'or. Aujourd'hui, elle s'effectue, certes, via l'exploitation artisanale et à petite échelle, avec, officiellement environ 300 kg par an.

Cette dernière est officiellement structurée en coopératives. Mais le gros de la moisson est contrôlé par les généraux ou assimilés du régime et la part qui leur revient est nettement plus importante que ce qui va dans le trésor public.

En 2015, un rapport des experts onusiens a révélé qu'il y aurait, au moins, 5 tonnes d'or qui transitent, par an, par l'aéroport international de Bujumbura en direction de Dubaï.

Cette quantité comprend évidemment de l'or congolais tout aussi contrôlé par les mêmes caciques du régime.

Dans son Rapport en 2016, la Banque mondiale soulignait qu'il y avait un problème de transparence dans la quantité d'or produite.

La Banque Mondiale recommandait au Gouvernement de déployer des efforts pour la transparence et la traçabilité, en particulier, l'adhésion à l'Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE). Jusqu'à ce jour, le flou persiste. Beaucoup de hauts dignitaires participent à ce commerce florissant. Et cela se généralise pour toutes les ressources minières.

Au détriment, bien évidemment, du peuple burundais que l'Etat maintient dans une paupérisation programmée.

Evariste Ndayishimiye y est pour beaucoup.

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