L'honorable Fabien Banciryanino finit sa course dans la geôle de Mpimba

A l'instar des centaines de milliers d'autres citoyens burundais qui ont eu le courage d'appeler «chat noir» un chat qui est à la fois chat et noir ; de dénoncer sans faux-fuyants les nombreux cas de violations des droits de l'homme dont le Burundi est devenu le théâtre depuis qu'il est contrôlé par des maquisards du CNND-FDD qui n'ont jamais cessé de l'être.

Par
Burundi Daily
on
11.10.2020
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Justice

C'était trop prévisible. Pour avoir daigné brosser le bilan calamiteux des 15 ans de tyrannie du défunt Président Pierre Nkurunziza, pour avoir eu le culot de dénoncer la disparition forcée de plusieurs citoyens innocents dans sa province de Bubanza, l'ex-député Fabien Banciryanino vient d'être mis au noir.

A l'instar des centaines de milliers d'autres citoyens burundais qui ont eu le courage d'appeler «chat noir» un chat qui est à la fois chat et noir ; de dénoncer sans faux-fuyants les nombreux cas de violations des droits de l'homme dont le Burundi est devenu le théâtre depuis qu'il est contrôlé par des maquisards du CNND-FDD qui n'ont jamais cessé de l'être.  

L'honorable Fabien Banciryanino vient de passer sa première nuit à la Prison centrale de Mpimba. Il y a été conduit jeudi soir après six jours de détention au cachot de police. Son emprisonnement a été décidé après un simulacre d'audition au Tribunal de Grande Instance de Ntahangwa en Mairie de Bujumbura. Trois chefs d'accusations pèsent sur lui : atteinte à la sûreté intérieure de l'Etat, dénonciation calomnieuse et rébellion. C'est accablant mais logique pour qui connaît le sort réservé aux voix discordantes dans cet Etat voyou qu'est devenu le Burundi aux yeux du monde et des Burundais eux-mêmes.

Il est à rappeler qu'en réalité, Fabien Banciryanino paie pour ses propos tenus lors de la dernière législature au moment où il était encore membre de l'Assemblée nationale

La détention de cet ex-député réputé pour son courage et son franc-parler choque les défenseurs des droits humains.

Selon Pacifique Nininahazwe, président du Forum pour la conscience et le développement (FOCODE) et figure de la société civile en exil, à travers cet emprisonnement, « le régime du général Evariste Ndayishimiye donne clairement un autre message : il ne tolérera aucune voix discordante dans le pays. L'arbitraire reste la norme».

De l'avis de son collègue et ami Vital Nshimirimana, autre leader de la société civile burundaise en exil, il est regrettable qu'un ancien député soit poursuivi pour des propos tenus dans le cadre de l'exercice de son mandat parlementaire.  Le nouveau Président burundais est déterminé à « briser toute voix discordante. Telle est la couleur du "Reta mvyeyi...reta nkozi », a-t-il déclaré.

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