Malgré son discours alléchant, Evariste Ndayishimiye bat Pierre Nkurunziza sur le terrain des disparitions forcées : plus de 80 cas recensés en deux ans.
Selon des défenseurs des droits humains qui font le monitoring de cas au quotidien, plus de 80 personnes classées victimes de disparitions forcées en l'espace de deux ans.Selon le Forum pour la conscience et le développement, FOCODE, entre le 18 juin 2020 et le 18 juin 2022, au moins 80 cas de disparitions forcées ont été enregistrés alors que sur les deux dernières années du gouvernement du défunt président, Pierre Nkurunziza, ce chiffre s'élevait à 58 cas documentés.
Alors que la communauté internationale a une pensée, chaque 30 août envers les victimes des disparitions forcées, le président burundais devrait exulter pour le record de cas enregistrés depuis qu'il préside aux destinées du Burundi.
Selon des défenseurs des droits humains qui font le monitoring de cas au quotidien, plus de 80 personnes classées victimes de disparitions forcées en l'espace de deux ans.
Selon le Forum pour la conscience et le développement, FOCODE, entre le 18 juin 2020 et le 18 juin 2022, au moins 80 cas de disparitions forcées ont été enregistrés alors que sur les deux dernières années du gouvernement du défunt président, Pierre Nkurunziza, ce chiffre s'élevait à 58 cas documentés.
«Cela fait une augmentation de 38% de cas de disparitions forcées » et l'effectif actuel est sans doute en déca de la réalité étant entendu, selon le FOCODE, que « plusieurs familles des victimes préfèrent se taire après la disparition des leurs par peur des représailles des auteurs » et que, par ailleurs, « certaines familles ne sont même pas au courant de la disparition forcée des leurs ».
Les victimes sont classées dans cinq principales catégories à savoir (i) les militants du parti Congrès national pour la liberté (CNL) (27 cas) ; (ii) des militants du parti politique Mouvement pour la solidarité et le développement, MSD (19 cas) ; (iii) des opposants et d'anciens militaires libérés après la grâce présidentielle de mars 2021 ainsi que des personnes récemment rapatriées (13 cas) ; (iv) des militants du parti au pouvoir CNDD-FDD (8 cas) et (v) des personnes enlevées avant ou après la traversée de la rivière Rusizi dans les communes de Rugombo et Buganda (11cas).
Les cas de disparitions forcées se sont particulièrement multipliés au Burundi sous le régime du parti CNDD-FDD, un ancien mouvement rebelle qui a eu également des milliers de cadres dans le placard avant de se commuer en un parti politique.
Selon l'ONU, les disparitions forcées font souvent partie d'une stratégie pour faire régner la terreur. Le sentiment d'insécurité résultant de cette pratique touche non seulement les proches de la personne disparue mais aussi leur communauté et l'ensemble de la société. Elles sont aujourd'hui perpétrées dans de complexes situations de conflit interne, en particulier en tant que moyen de répression des opposants politiques.