Plus de 270 militaires burundais condamnés à plusieurs années de prison ferme pour refus de se battre contre le M23

La sentence a été rendue par l'auditorat militaire en itinérance à la prison centrale de Rutana. Les condamnés ont rejeté cette décision, arguant qu'elle émane plutôt de la hiérarchie militaire ou plus exactement du commandant suprême, en l'occurrence le chef de l'Etat, en personne. Ils l'ont, du coup, qualifié de parodie judiciaire.

Par
Burundi Daily
on
25.6.2024
Categorie:
Sécurité

Au moins 274 militaires burundais viennent d'être condamnés à plusieurs années de prison ferme pour avoir refusé de se battre contre les rebelles du M23 qui essaiment l'est de la République démocratique du Congo, RDC., a-t-on appris de sources concordantes. Sur les 274 jugés, seuls deux militaires ont été acquittés.

Les autres ont écopé d'une peine variant entre 20 et 30 ans de prison ferme. Il leur a également été demandé une amende de 500 dollars américains.

Ils sont poursuivis pour « insurrection et refus de l'ordre de bataille ».

La sentence a été rendue par l'auditorat militaire en itinérance à la prison centrale de Rutana. Les condamnés ont rejeté cette décision, arguant qu'elle émane plutôt de la hiérarchie militaire ou plus exactement du commandant suprême, en l'occurrence le chef de l'Etat, en personne. Ils l'ont, du coup, qualifié de parodie judiciaire.

Pour ces militaires, cette opération est entourée d'une incompréhension totale. « Le gouvernement nous renie en cas de décès et c'est inacceptable de combattre sous l'uniforme d'une armée étrangère (uniforme des FARDC). Pire encore, pas d'ordre de mission ni de salaire supplémentaire pour cette tâche », s'inquiètent les condamnés.

Selon la loi qui régit les corps de défense et de sécurité, pour qu'un militaire professionnel s'engage au combat, il faut au moins qu'il y ait « le mobile du conflit, le motif, la motivation, la volonté ».

Pour le cas de l'engagement des militaires burundais en RDC, la situation est plus que floue.

« Tout ordre de combat sans aucune réelle cause à défendre est susceptible de refus », disent-ils encore.

Les condamnés vont interjeter l'appel. Selon des observateurs, cette affaire de militaires burundais qui ont collectivement refusé de se battre en RDC, dans le cadre d'une mission étrangère absurde, non avalisée par le parlement, est révélatrice d'un sérieux dysfonctionnement de l'Etat.

Le chef de l'Etat, Evariste Ndayishimiye a fait de l'armée une milice personnelle qu'il engage dans  des combats ruineux, sans cause et ni enjeux pour le Burundi.

Mis à part ces militaires condamnés, des centaines d'autres sont toujours portés disparus, d'autres encore ont été tués ou pris en otages par les rebelles du M23. Le Burundi refuse toujours de négocier la libération de ceux qui sont pris en otages. Il est important de souligner que tous ces militaires burundais en guerre contre le M23 étaient en treillis militaires congolais. Ce qui est une autre absurdité.

Tags: