Sous de faux airs d'ouverture, le régime CNDD-FDD exclut le commun des cambistes d'un marché de devises libéralisé
Tenez : Même si le feu vert est officiel depuis le 18 novembre 22022, chaque aspirant doit garder à l'esprit que le montant requis pour l'ouverture d'un point de vente officiel des devises est de 551 millions de francs burundais. D'après Ferdinand Nsabimana, Directeur des opérations à la Banque centrale, BRB, à compter du 21 novembre 2022, toute personne souhaitant ouvrir un bureau de change pourra déposer sa demande auprès de la BRB à condition de se conformer à bien d'autres préalables. Pour les opérateurs économiques burundais, ils devront s'assurer d'avoir un capital
Le marché des devises est désormais verrouillé au Burundi et les opérateurs économiques qui en faisaient le commerce en privé sont nombreux à buter des conditions volontairement prohibitives fixées par le gouvernement dans sa récente stratégie de réouverture des bureaux de change.
Dans la fraîcheur de la décision de rouvrir les bureaux de change, les uns et les autres ont applaudi des deux mains, saluant le courage et la vision de développement de l'Etat laborieux et responsable (Leta mvyeyi Kandi Nkozi). Mais finalement, là comme ailleurs, le diable est dans les détails. Car après la diffusion des conditions préalablement exigées pour ouvrir son bureau de change, tout semble indiquer que la barre est placée trop haut.
Tenez : Même si le feu vert est officiel depuis le 18 novembre 22022, chaque aspirant doit garder à l'esprit que le montant requis pour l'ouverture d'un point de vente officiel des devises est de 551 millions de francs burundais.
D'après Ferdinand Nsabimana, Directeur des opérations à la Banque centrale, BRB, à compter du 21 novembre 2022, toute personne souhaitant ouvrir un bureau de change pourra déposer sa demande auprès de la BRB à condition de se conformer à bien d'autres préalables.
Pour les opérateurs économiques burundais, ils devront s'assurer d'avoir un capital de 500.000.000 de FBU avec une garantie de 50.000.000 de Fbu.
S'agissant des cambistes non-burundais, il leur est préalablement exigé un montant de 400.000.000 de dollars américains de capital avec une garantie de 40 millions de dollars en plus. Cela vaut aussi pour des Burundais associés à des étrangers.
La Banque centrale précise, en outre, que tout opérateur incapable de garder sa caution totale sur une période de 30 jours ou qui n'aura pas adhéré à une association de changeurs se verra retirer son agrément.
C'est ici cette idée d'association qui polarise l'attention des autorités burundaises. Elle rime avec Coopérative. Une sorte de creuset des Imbonerakure ou autres militants du CNDD-FDD par où passe l'argent sale pour financer le parti et ses plans diaboliques. Tout le marché parallèle des devises s'officialise et se politise.
Le blocage est donc à la fois légal et total. Car dans un contexte général de pauvreté et de crise économique tous azimuts, il est pratiquement impossible pour de nombreux changeurs burundais de s'inscrire dans cette nouvelle dynamique. Ils sont tout simplement forcés au chômage de masse. Et c'est d'autant plus calculé que le chef de l'Etat ne cesse de railler les cambistes traditionnels en les traitant de fraudeurs, magouilleurs et faux.
« Nous n'avons pas de vrais cambistes au Burundi. Sur le total des devises débloquées pour payer les importations au Burundi, seuls 50% sont dépensés pour de justes fins. Nous allons vivement décourager cette fraude », a-t-il récemment déclaré comme pour les narguer publiquement.