Le Général Prime Niyongabo reconnait la gravité de la situation sécuritaire, avise ses troupes
Selon une source à l'Etat-major de l'armée burundaise, Prime Niyongabo a regroupé, le 29 septembre dernier, les commandants d'unités d'infanterie de la première division (provinces de Bujumbura mairie, Bujumbura rural, Cibitoke, Bubanza et Muramvya) et troisième division (provinces de Kayanza, Ngozi, Muyinga et Kirundo) à Rwegura.
Malgré les assurances du Chef de l'Etat burundais, Evariste Ndayishimiye qui ne cesse de traiter de «bandits armés», sans réelle capacité de nuisance, les éléments armés qui ont assailli plusieurs coins du pays depuis le 23 août, le général Prime Niyongabo reconnaît la gravité de la situation.
Ce Chef d'Etat-major général de l'armée burundaise ne fait pas mystère de son inquiétude face à la fulgurance et la simultanéité des attaques dans diverses localités burundaises.
C'est ainsi qu'il a pris l'option d'organiser des tournées dans les régions militaires afin de réarmer moralement ses troupes et prendre le pouls de la situation réelle sur terrain.
Ainsi, dans chacune de ses sorties programmées, Prime Niyongabo s'entretien, à huis clos, avec les commandants et commandants en second des unités d'infanterie sur la sécurité.
Selon une source à l'Etat-major de l'armée burundaise, Prime Niyongabo a regroupé, le 29 septembre dernier, les commandants d'unités d'infanterie de la première division (provinces de Bujumbura mairie, Bujumbura rural, Cibitoke, Bubanza et Muramvya) et troisième division (provinces de Kayanza, Ngozi, Muyinga et Kirundo) à Rwegura.
Le lendemain, il a rencontré en les regroupant, ceux de la deuxième division (provinces de Gitega, Ruyigi, Cankuzo, Karuzi et Mwaro) et quatrième division (provinces de Rutana, Makamba, Bururi et Rumonge) au chef-lieu de la province Gitega.
Les réunions se font à huit clos, sans téléphones, même les AT (les agents de transmission) ne sont pas autorisés à s'approcher de la salle de réunion.
Toutes ces entrevues à pas de charge ont été organisées suite à la persistante rumeur d'attaques imminentes, généralisées et plus foudroyantes.
La situation est si explosive que le Chef d'Etat-major affirme n'avoir plus assez de temps pour mener des causeries morales dans chaque division ou brigade, encore moins au niveau des bataillons.
Voilà qui prouve une fois de plus l'extrême légèreté du nouveau Président burundais. Le 25 septembre dernier, il a catégoriquement nié l'existence des groupes armés au Burundi, arguant que sa vie n'a jamais été menacée. Ses propos sont hallucinants :
«on ne peut pas parler de groupes armés ou de rebelles tant que je quitte Kigoma la nuit et arrive à Bujumbura, tant que je suis capable de quitter Bujumbura très tôt le matin et monter à Gitega sans m'inquiéter.....on ne peut pas parler de rebelles tant qu'ils n'ont pas attaqué la présidence de la République, tant qu'ils ne contrôlent pas encore au moins une commune du pays », a-t-il déclaré lors d'une conférence publique.