Le président burundais fond en larmes face à un appareil judiciaire corrompu jusqu'à la moelle des os.

Depuis son accession au pouvoir il y a un peu plus d'une année, le chef de l'Etat burundais ne s'est jamais adressé à l'assistance avec un tel ton de déception. Il semble désarmé face à la mafia qui tient les ficelles. Car en tempêtant contre les corrompus du secteur judiciaire, Evariste Ndayishimiye s'adressait aussi à ceux qui, parmi les caciques du régime, rançonnent les grands opérateurs économiques sur fond de menace de mort ou d'assassinats. Certains faucons du régime qui rançonnent le peuple lui sont très proches au sommet de l'État.‍

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Burundi Daily
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25.8.2021
Categorie:
Gouvernance

Le Président burundais, Evariste Ndayishimiye a fondu en larmes, mardi, lors d'une séance d'échange avec les représentants du ministère de la justice sur le niveau dangereusement élevé de la corruption qui gangrène tout le ministère.

D'entrée de jeu, le magistrat suprême a déclaré qu'il venait pleurer devant eux « en lieu et place de tous les Burundais ».

«Chaque jour, j'enregistre plus de 1000 plaintes de Burundais qui ne savent plus à quel saint se vouer ; ils sont dans une détresse innommable parce que les jugements que vous rendez sont en faveur du plus offrant, c'est une honte pour moi et pour toute la nation».

«Les investisseurs étrangers fuient le Burundi parce que c'est un pays sans justice, où la corruption est devenue l'unique mot d'ordre», a encore déclare lé président Evariste Ndayishimiye.

« Au nom du peuple burundais qui nous a élu, nous vous exhortons au patriotisme et à la droiture, pour essuyer les larmes d'un peuple en quête de justice »

Selon le général Evariste Ndayishimiye, le haut degré de corruption dans le secteur de la justice ternit l'image du Burundi.

«Le Président burundais ne devrait pas verser les larmes de crocodile en disant que les magistrats travaillent mal car son gouvernement en est responsable », a déclaré Vital Nshimirimana, président du Forum pour la conscience et le développement, FOCODE

Pour Frédéric Bamvuginyumvira, opposant politique en exil, le chef de l'Etat burundais devrait plutôt « prendre des décisions d'homme d'Etat s'il veut être un homme d'Etat. Et cela a un coût. Il faut dépolitiser les institutions de l'Etat, sans laisser derrière la séparation des pouvoirs », a-t-il déclaré.

Depuis son accession au pouvoir il y a un peu plus d'une année, le chef de l'Etat burundais ne s'est jamais adressé à l'assistance avec un tel ton de déception. Il semble désarmé face à la mafia qui tient les ficelles.

Car en tempêtant contre les corrompus du secteur judiciaire, Evariste Ndayishimiye s'adressait aussi à ceux qui, parmi les caciques du régime, rançonnent les grands opérateurs économiques sur fond de menace de mort ou d'assassinats.  Certains de ces faucons du régime qui rançonnent le peuple lui sont très proches au sommet de l'État.

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