Drôle de recensement des jeunes chômeurs en cours au Burundi
Au moins 245.000 jeunes se sont déjà fait inscrire.L'enregistrement est électronique avec photos et numéros de téléphones à l'appui.Les Burundais sont inquiets. Car, d'une part, ce recensement est uniquement fait par des jeunes Imbonerakure qui sont aussi accusés d'appuyer la police dans la traque er la répression des opposants.
Le Ministère burundais de l'intérieur, de la sécurité publique et du développement communautaire a organisé, du 12 au 14 septembre, une vaste opération de recensement des jeunes chômeurs.
Ce lundi, le porte-parole dudit Ministère a déclaré que cette opération qui devait prendre fin le 14 septembre va se prolonger pour une durée indéterminée. Au moins 245.000 jeunes se sont déjà fait inscrire.
L'enregistrement est électronique avec photos et numéros de téléphones à l'appui.
Les Burundais sont inquiets. Car, d'une part, ce recensement est uniquement fait par des jeunes Imbonerakure qui sont aussi accusés d'appuyer la police dans la traque er la répression des opposants.
Et d'autre part, ce recensement est piloté par le Ministère de la sécurité publique alors qu'il y a d'autres instances nationales chargées des statistiques, notamment l'Institut des statistiques et des études économiques du Burundi (ISEEBU), ou encore l'Office burundais de l'emploi et de la main d'œuvre (OBEM). Enfin, le chômage ne frappe pas que les jeunes au Burundi. La lutte contre le chômage des jeunes est donc le cadet des soucis du régime CNDD-FDD.
Depuis qu'il est aux affaires en 2005, le régime CNDD-FDD a poussé des milliers de fonctionnaires tutsis au chômage. Plusieurs entreprises ont été acculées à la faillite pour éjecter les tutsis. C'est notamment le cas du COTEBU (Complexe textile de Bujumbura), ancien fleuron de l'industrie textile dans la région.
Ainsi, par rapport à ce recensement improvisé et mené dans un contexte de regain de violences au Burundi, d'aucuns craignent qu'il n'ait, derrière ce recensement, une sournoise stratégie d'identifier des jeunes tutsis qui sont sur les collines et les quartiers afin de cueillir avec beaucoup plus de facilité en cas de génocide généralisé.
