Ndayishimiye affiche son regain d'intérêt pour les Imbonerakure, campagne oblige

Aucun autre parti politique ne daigne organiser une telle démonstration musclée en présence des diplomates et d'autres dignitaires de haut rang. Ndayishimiye s'est rangé du côté de la violence et de la répression.Plus que le sulfureux secrétaire général du parti Révérien Ndikuriyo, le chef de l'Etat burundais s'est fait avocat du diable. En encourageant, et partant, en prenant à son compte de nombreux crimes indicibles imputés aux Imbonerakure dans l'ensemble du pays.

Par
Burundi Daily
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28.8.2023
Categorie:
Politique

A la veille des élections législatives de 2025, le chef de l'Etat, Evariste Ndayishimiye ne fait pas mystère de son attachement aux Imbonerakure, cette milice armée de son parti, le CNDD-FDD, poliment estampillée Ligue des jeunes du parti.

Alors que d'aucuns le félicitaient déjà d'avoir recadré, dès sa prise de fonction présidentielle en juin 2020, ce gang de violents qui faisait la pluie et le beau temps à l'époque du défunt président Pierre Nkurunziza, son successeur Evariste vient de doucher les espoirs du monde libre en dévoilant son indéfectible attachement aux Imbonerakure.

« Les Imbonerakure ont été fort vilipendés en 2015, l'ONU a produit plusieurs rapports accablants sur eux, mais je dois les féliciter pour s'être dressés comme une barre de fer (bahagaze bwuma) pour faire capoter le plan de ceux qui voulaient replonger le Burundi dans le chaos », a déclaré ce weekend le chef de l'Etat burundais dans son discours circonstanciel lors des festivités de l'Imbonerakure days, organisée à Makamba en présence du gotha du monde politique issu du CNDD-FDD au pouvoir.

Et le président burundais de déclarer sa flamme pour cette ligue de jeunes que l'ONU n'a pas hésité de qualifier de milice suite à ses nombreuses exactions dans le pays.

«Tous ceux qui vont dire du mal des Imbonerakure seront en train de dire du mal de moi, je ne m'empêcherai pas de réagir, illico».

Il s'adressait à plus de 6000 jeunes (garçons et filles) foncièrement endoctrinés, qui venaient de participer à un long défilé paramilitaire samedi au stade Nkurunziza Peace Stadium de Makamba. Leur défilé n'avait rien à envier à la parade militaro/policière organisée notamment le 1er juillet lors de la célébration de la date anniversaire de l'indépendance du Burundi.

Aucun autre parti politique ne daigne organiser une telle démonstration musclée en présence des diplomates et d'autres dignitaires de haut rang. Ndayishimiye s'est rangé du côté de la violence et de la répression.

Plus que le sulfureux secrétaire général du parti Révérien Ndikuriyo, le chef de l'Etat burundais s'est fait avocat du diable. En encourageant, et partant, en prenant à son compte de nombreux crimes indicibles imputés aux Imbonerakure dans l'ensemble du pays.

Car les six milles Imbonerakure massés au stade Nkurunziza Peace stadium (ouvrage lui dédicacé par Révérien) se sont sentis pousser des ailes après le discours du chef de l'Etat.

Ils devraient sans doute redoubler d'ardeur pour faire régner le chaos ces prochains jours. Ce qui fait dire à certains observateurs que le Burundi vit une paix armée ces jours-ci.

Bien que la Communauté internationale s'empresse à ficher le Burundi au rang des pays en situation post-conflit, les faits sur terrain contredisent cet optimisme béat.

La guerre est imminente et les leaders du CNDD-FDD, y compris le chef de l'Etat, s'y attellent en entretenant, au quotidien, au vu et au su de tous, cette pépinière rebelle.

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